« Nitram » de Justin Kurzel : itinéraire d’un outsider

S’attardant sur les dysfonctionnements qui ont mené à l’une des pires tueries de l’histoire australienne, Justin Kurzel mêle plaidoyer contre les armes à feu et portrait d’un jeune marginal campé par Caleb Landry Jones, Prix d’interprétation à Cannes.


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Au cœur des imposants paysages de la Tasmanie, le solitaire Nitram, marginal aux longs cheveux blonds incarné par l’impressionnant Caleb Landry Jones, vit chez ses parents et s’avère inadapté à tout système social. Trouvant un salut éphémère auprès d’une héritière plus âgée avec qui il noue une relation intime, ce garçon instable et colérique finira par se procurer des armes à feu…

Pour son cinquième long métrage (après Les Crimes de Snowtown, Macbeth, Le Gang Kelly et Assassin’s Creed), Justin Kurzel met en scène le parcours du trentenaire qui a commis en 1996 le massacre de Port Arthur, assassinant trente-cinq personnes. Un des objectifs du cinéaste est de dénoncer la facilité d’accès aux armes à feu en Australie, et la séquence dans laquelle Nitram achète tout ce qu’il désire dans une armurerie constitue le point de bascule narratif.

L’acteur Caleb Landry Jones (« Nitram ») dévoile un extrait psychédélique de son prochain albumUn trailer survolté pour « True History of the Kelly Gang » de Justin Kurzel

Mais l’intérêt du film réside surtout dans le portrait d’un environnement familial dysfonctionnel où prend naissance la future tragédie, et dans les quelques moments où Nitram s’efforce d’injecter une joie illusoire à sa triste existence.

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Nitram de Justin Kurzel, Ad Vitam (1 h 50), sortie le 4 mai

Image: © BEN SAUNDERS