« Rodéo » de Joëlle Desjardin Paquette : la route en héritage 

[CRITIQUE] Premier long métrage de la réalisatrice canadienne Joëlle Desjardin Paquette, « Rodéo » trace l’itinéraire poétique d’un père et sa fille en cavale vers les Badlands.


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À Montréal, Lily (Lilou Roy Lanouette) est une petite fille coincée entre des parents séparés. Sa mère refuse qu’elle revoie son père, Serge (Maxime le Falguais), un routier irresponsable et bagarreur, qui décide un soir, désespéré, de lui mentir et de l’enlever.

Direction l’Alberta pour participer à un rodéo, célèbre course de trucks dont ils ont tant rêvé. Embarqués dans cette traversée à bord d’un dix-huit roues Kenworth, le père et la fille se retrouvent sur la route, joueurs et complices.

Ils traversent des paysages immaculés aux ciels tantôt gris, tantôt rose-orangées qui s’assombrissent à mesure que le mensonge grandit. Avec un scénario largement inspiré de son enfance passée sur les routes avec son père, Joëlle Desjardin Paquette livre un récit simple et sensible sur la filiation.

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Déjouant les idées reçues sur ce personnage de tête brûlée du père, elle en dresse un portrait magnétique qui a d’abord tout pour déplaire, certes, finalement illuminé par sa bienveillance et son dévouement pour Lily. Sans jamais prendre parti Rodéo sonde ce lien père-fille si particulier, qui irradie d’amour et de douceur.

Rodéo de Joëlle Desjardin Paquette, Vues du Québec (1 h 26), sortie le 21 août

Image : © Entract Films