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Noée Abita : « Kristen Stewart, j'avais des posters d'elle dans ma chambre »

  • Léa André-Sarreau
  • 2024-07-16

[RÈGLE DE TROIS] Dans « Le Roman de Jim » des frères Larrieu, Noée Abita campe la sœur d’Aymeric (Karim Leklou), qui élève comme son fils l’enfant d’un autre. Un rôle de bonne fée, aérien, à la fois chargé d’espoir et de gravité, qui nous a donné envie de lui soumettre ce questionnaire cinéphile spécial jeunesse.

Un film interdit aux plus de 30 ans, mais dont vous êtes toujours fan ?

Indiana Jones, les quatre premiers volets. C’est un peu le vieux patriarche, mais j’ai adoré enfant – il tuait des nazis avec un lasso, je trouvais ça cool.

Décrivez-vous en 3 personnages de fiction.

Princesse Mononoké, l’héroïne du film de Hayao Miyazaki. J’admire sa force, sa liberté, le courage qu’elle a de suivre ses convictions profondes, de se battre coûte que coûte. Thelma et Louise, dans le road movie de Ridley Scott. Au sein de leur amitié, de leur sororité, elles trouvent une forme de résilience. C’est une source d’inspiration inépuisable.

Votre premier crush au cinéma ?

Kristen Stewart. J’avais 13 ans quand je l’ai découverte dans Twilight. Après, j’ai vu tous ses films, j’étais amoureuse d’elle, j’avais des posters d’elle dans ma chambre. C’est un peu chaud de dire ça, mais bon. Dans Love Lies Bleeding de Rose Glass, elle a un truc très kiffant et drôle, bien sanglant, trash, mégakitsch.

Le premier film que vous avez vu au cinéma ?

La Marche de l’empereur de Luc Jacquet, que j’ai vu et revu plusieurs fois au cinéma quand j’étais petite. Ma mère m’y ramenait parce que j’étais fan. C’est un film sublime. Je me souviens de la musique classique d’Émilie Simon, qui prend tout l’espace, de cette banquise à perte de vue. Quand tu es parisienne, enfant, et même humaine tout court, et que tu vois ces pingouins sur leur lit blanc, ça fait voyager.

3 films pour raconter la jeunesse ?

American Honey d’Andrea Arnold, pour sa fougue. L’Innocence de Hirokazu Kore-eda, cinéaste de l’enfance par excellence. Ce qui est fou, dans ce film, c’est la façon dont le spectateur porte d’abord un regard d’adulte « surplombant », qui juge sur les jeunes héros. Puis, au fur et à mesure, on plonge dans l’intériorité de ces deux enfants, pour se mettre à leur niveau. On ne regarde plus qu’eux, le spectateur ne juge plus. En dernier, je dirais Ava de Léa Mysius [dans lequel Noée Abita joue le rôle-titre, ndlr].

3 films que vous aimeriez ne pas avoir vus pour pouvoir les découvrir une nouvelle fois ?

Babel d’Alejandro González Iñárritu. J’ai été scotchée par la représentation plurielle de l’amour dans le film, la filiation, le couple, les liens secrets entre les personnages, la façon dont le récit vrille, bascule vers le drame. Je ne voulais pas être trop intello, mais je le dis quand même : Hiroshima mon amour d’Alain Resnais. C’est un poème où tout scintille, tout brille, tout vit dans l’image, dans l’intensité des regards, la précision du texte. Je suis folle amoureuse de ce film. En dernier, je dirais Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda.

3 jeunes artistes que vous aimeriez défendre ?

Cham Lavant, une artiste plasticienne qui chorégraphie des performances, et qui a présenté cette année au festival Côté court un court merveilleux, Marseille in the Bath. L’actrice Ariane Labed, qui vient de réaliser son premier long, September Says. Alma Jodorowsky, pour son premier court métrage, L’Aînée, qui parle courageusement de l’inceste. Je sais qu’on les connaît, mais j’aime parler d’elles.

Un film qui a suscité trois heures de débat avec vos potes quand vous étiez jeune ?

Amour de Michael Haneke, grosse discussion. Qu’est-ce qu’on est capable de faire par amour pour l’autre, ou pour soi ? La violence du cinéma de Haneke est perturbante, je n’adhère pas forcément à tout, mais celui-là m’a profondément remuée, questionnée. Et puis Melancholia de Lars von Trier. Ces deux réalisateurs sont provocants par leur méthode de travail, la façon dont ils perçoivent le monde. Mais ça fait partie de la vie – personne n’est blanc ou noir, et c’est important de se le rappeler.

Image : © Julien Liénard pour TROISCOULEURS

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