3 personnages de fiction qui vous ressemblent ?
Issa Dee dans Insecure [série cocréée par cette dernière et Larry Wilmore, ndlr], une femme noire un peu « awkward ». Cette caractéristique devient une force au fur et à mesure, la transforme en femme sûre de ses choix et de son être entier, sans qu’elle oublie sa vulnérabilité. Jodie Landon dans le show MTV des années 1990, Daria [amie intello et très politisée de l’héroïne, très sensible aux discriminations, étant elle-même afro-américaine, ndlr]. J’aurais aussi pu choisir Daria elle-même, l’héroïne de la série, pour son cynisme légendaire – mais je choisis Jodie qui aime la mode, être coquette, peut paraître froide au premier abord mais est en réalité très accessible, tout en n’ayant pas peur de dire ce qu’elle ressent ni de savoir ce qu’elle veut. Sam Fox dans Better Things. Elle est tout ce que j’aime chez les gens naturellement cool, c’est une femme et mère incroyable. Et puis elle est hilarante (parfois malgré elle). Je ne sais pas si je lui ressemble mais je pense partager avec elle son côté hédoniste.
RÈGLE DE TROIS · Salomé Saqué, quelle cinéphile êtes-vous ?
Un film que vous n’avez pas pu regarder plus de 3 minutes ?
En général, je me force au moins 15 minutes, mais il m’était très difficile de tenir avec Sharpstick, le dernier long métrage de Lena Dunham.
3 héroïnes anticonformistes qui vous inspirent ?
Cristina Yang dans Grey’s Anatomy. Elle ne lâche jamais l’affaire. Je ne m’identifie pas du tout à elle sur la question de la maternité – elle ne veut pas d’enfant –, mais son jusqu’au-boutisme et sa passion m’inspire. Pour les mêmes raisons, Samantha Jones dans Sex and the City. C’est une femme qui ne rentre pas dans les clous parce qu’elle se connaît par cœur, et n’acceptera jamais de se conformer pour la société ou les hommes. Elle se choisit elle, car elle s’aime avant tout, ce qui devrait être la base. Elle Woods dans La Revanche d’une blonde, parce qu’il n’y a rien de mieux que de s’affranchir du regard des autres, quand ces derniers ont décidé que vous êtes une moins que rien et que vous allez leur prouver (ou à vous-même) l’inverse. J’aime aussi l’ironie subtile qui traverse le film.
Géraldine Sarratia, quelle cinéphile es-tu ?
3 films qui ont construit votre regard sur les luttes intersectionnelles ?
Je pense que c’est un processus plus global mais je dirais : Do the Right Thing de Spike Lee, Blindspotting de Carlos Lopez Estrada, Moonlight de .
3 films de la pop culture pour s’initier au féminisme ?
The Lost Daughter, pour comprendre les relations mère-enfant, la maternité, le désir et ce qu’est être une femme à qui on ne laisse pas trop le choix. Mustang, pour appréhender la sororité dans son sens le plus littéral. La Couleur pourpre, pour comprendre les violences subies par les femmes noires. Le film comprend beaucoup de maladresses mais il a contribué à la conversation.
Charles Tesson, quel cinéphile êtes-vous ?
3 scènes dans lesquelles vous auriez aimé vivre ?
France Ha, la scène de la danse quand Greta Gerwig court dans la rue. Shame, la scène de cabaret quand Carey Mulligan chante New York, New York de Frank Sinatra. Toutes les scènes des Before Sunrise, Sunset, Midnight, ma trilogie préférée au monde.
3 couples de cinéma qui renouvellent les rapports hommes/femmes ?
Ceux de Crooklyn, Away We Go et Obvious Child.
3 films qui n’ont pas peur de montrer le corps féminin différemment ?
Muriel’s Wedding (pour l’époque c’était fou), Dumplin et Love and Game.
Selfie – Comment le capitalisme contrôle nos corps de Jennifer Padjemi, Stock, 322 p., 20,9e.
POP MEUFS 2023, Pavillon des canaux (Paris XIX), jusqu’au 31 mars
Portrait (c) Wendy Huynh