- News
- Article
- 2 min
Éloi, le tourbillon pop qu’on a dans la peau
- Simon Clair
- 2023-11-21
[Portrait] Une version schlag de Wejdene. C’est ainsi qu’on a voulu présenter Éloi lorsque sortait en 2022 sa reprise gabber du hit pop « Jtm de ouf ». Mais la chanteuse-autrice-compositrice de 24 ans est bien plus que ça.
Née à Montrouge, au sud de Paris, Éloi grandit avec le diable au corps. Trop dissipée, elle est envoyée en internat en Bretagne, puis se fait virer et atterrit à Compiègne. Avec ses amis, comme les ados du Paranoid Park de Gus Van Sant, elle zone dans les skateparks et griffonne dans des carnets ce qui deviendra ses premiers lyrics de rap.
Quelques années plus tard, son EP Acedia sort en plein confinement et tire son nom de l’acédie, définie comme « un état spirituel de mélancolie dû à l’indifférence, au découragement et au dégoût ». Sur des productions minimal-wave, Éloi y chante son adolescence à vif, entre flashs de rhum, amours brisées et parents qui divorcent.
De quoi se faire remarquer par la critique, alors qu’elle n’est encore qu’une étudiante des Beaux-Arts qui se cherche et fait des reprises de Wejdene. Couvé pendant des mois, Dernier orage, le premier album d’Éloi, est sorti fin octobre, au moment où l’apocalyptique tempête Ciaran arrachait les arbres et les toitures.
Sur ce disque, elle laisse déferler les tourbillons hyperpop, les bourrasques électroniques, tout en s’autorisant quelques éclaircies rappelant presque l’indie-rock du début des années 2010. Surtout, Éloi semble en avoir fini avec la solitude. Désormais accompagnée sur scène par un live band, elle revendique l’idée du groupe de rock comme une famille choisie, comme un gang avec lequel on s’apprête à affronter le reste du monde, l’avenir comme les orages.
: Album "Dernier Orage" (ROMANCE MUSIQUE, disponible)
Concert le 25/11 à la Cigale
Portrait : (c) Olivia Schenker