
Entre l’Algérie (le pays d’origine de ses parents), Paris (elle y est née en 1963 et a grandi à Genevilliers), et Londres (où elle vit), les installations de Zineb Sedira saisissent comment la mémoire franco-algérienne voyage. Ainsi, dans sa vidéo Retelling Histories. My mother told me (2003) où elle évoque la transmission de la guerre en parlant en français tandis que sa mère s’exprime en arabe, ou dans son film MiddleSea (2008), où la mer symbolise l’espace mémoriel commun entre la France et l’Algérie.
Sa nouvelle installation protéiforme, Les rêves n’ont pas de titre, s’intéresse à la façon dont ces liens entre la France, l’Italie et l’Algérie sont interrogés par le cinéma. À travers des sculptures, des photos, des atmosphères sonores, des collages, et même une piste de danse, elle y exhume des films des années 1960-1970 qui militaient pour l’émancipation postcoloniale. Est notamment présenté le premier film algérien de l’après- indépendance, longtemps disparu et maintenant restauré, Les Mains libres (1964), réalisé par l’Italien Ennio Lorenzini.
Zineb Sedira et ses commissaires Yasmina Reggad, Sam Bardaouil et Till Fellrath dans un des décors du film Les rêves n’ont pas de titre, au pavillon français de la 59 biennale de Venise
Capture d’écran du film Les rêves n’ont pas de titre, 2022
Décor du film Les rêves n’ont pas de titre, 2022, dans le pavillon français de la 59 biennale de Venise
Zineb Sedira dans les décors du remake de La Bataille d’Alger pour son film Les rêves n’ont pas de titre, au pavillon français de la 59 biennale de Venise
Capture d’écran du film Les rêves n’ont pas de titre, 2022
Jusqu’au 27 novembre au pavillon français de la 59e biennale de Venise