Cet article fait partie du dossier DANS LA FÊTE, publié dans le magazine n°199. Retrouvez tous les autres en suivant ce lien.
« Dans D’est de Chantal Akerman, une scène de club me bouleverse. Une grande salle de danse richement décorée (mais sans fenêtres), un thé dansant en Russie filmé en plan large et fixe, une chanteuse à gauche, et, au milieu de la piste, quelques couples qui dansent, dont un particulièrement déchaîné. La chanteuse est un peu lasse, comme si elle avait chanté toute la nuit et que le jour se levait déjà. Ou bien sommes-nous à minuit ? à midi ? On ne le sait pas. Il y a juste des talons qui frappent le sol, des jupes qui tournent et les jambes de cet homme si passionné qui n’arrêtent pas de bondir… et ainsi il dit à sa partenaire tout son amour. Le film date de 1993. La Russie post-Union soviétique, au passé glorieux et à l’avenir incertain, semble s’être perdue dans l’espace et le temps. Reste l’amour. »
