Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures d’Apichatpong Weerasethakul (2010)
Au crépuscule de sa vie, un homme atteint d’insuffisance rénale voit défiler les fantômes des êtres qu’il a aimés. Le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul nous livre avec ce film dément un journal intime en forme d’hallucinations filmiques dans lequel enfants soldats, poisson chat et princesse se croisent dans la jungle des plus grands rêves cinématographiques. De manière radicale et limpide, il nous offre une opportunité d’aventure immobile rare, sensuelle, imbibée par les contes et légendes de son pays.
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Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier (2021)
S’attachant aux pas indécis d’une jeune trentenaire à la dérive entre deux hommes, Julie en 12 chapitres est bien plus qu’une comédie romantique. C’est une chronique générationnelle délicieuse, féroce, qui déploie sa force paisiblement, un grand film aussi incandescent et insaisissable que son actrice principale : Renate Reinsve. Le film nous invite à trouver le chemin de notre propre liberté et nous livre, l’air de rien, l’une des plus belles scènes de drague de l’histoire du cinéma.
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Joachim Trier : « Je suis toujours ému par ces gens qui se rendent compte que leur temps est passé »
Les Eternels de Jia Zhangke (2019)
Dans le sillage de ses films précédents (Still Life, A touch of Sin), Jia Zhangke signe une fresque démente où le grand romanesque côtoie un regard documentaire acéré. 2001, Datong, la jeune Quia (sublime Zhao Tao) aime Bin, chef de la pègre locale. Mais une nuit, des caïds tentent d’assassiner Bin. C’est la chute, la fin d’un monde. Elle prendra 5 ans pour avoir sorti son arme dans une scène dantesque. A l’issue de sa peine, elle s’obstine à rechercher son amant ingrat à travers les paysages mutilés d’une Chine dévorée par le capitalisme et déjà presque totalement engloutie.
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The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch (2019)
Après le western et le film de vampires, Jim Jarmusch détourne le film de zombies pour sublimer son désarroi face à l’Amérique trumpiste. Le film s’ouvre sur une planète littéralement désaxée dans un bled où l’on peut croiser un fermier (Steve Buscemi), une casquette « Make America White Again » vissée sur le crâne. Au-delà de son casting fou (Adam Driver, Tilda Swinton, Bill Muray), de ses clins d’œil avisés à Romero et Carpenter, le film a l’idée géniale de laisser aux zombies leurs marottes humaines intactes, on peut donc croiser l’un d’eux marmonnant : « Chardonnayyyy ! » Hilarant.
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Vu à Cannes 2019: « The Dead Don’t Die », l’apocalypse zombie selon Jim Jarmusch
Hugo Cabret de Martin Scorsese (2011)
Années 1930, Paris, un jeune orphelin sans passé et sans avenir, vivant dans une gare, part à la recherche de son père. C’est le début d’une aventure folle en 3D qui émerveillera enfants comme cinéphiles. En effet, Scorsese nous offre peut-être ici son plus vibrant hommage au 7ème art. Une merveille.