La réalisatrice a décidé de montrer leur témoignage face caméra pendant une bonne partie des deux heures que dure le film. Aucune lassitude cependant devant ce parti pris radical, pour la simple raison que ces visages, on ne les voit jamais filmés aussi longtemps, d’aussi près et avec autant d’attention. Ce que racontent ces personnes de tous horizons, ce sont les embûches édifiantes qu’elles doivent surmonter au quotidien à cause de leur apparence, des inconnus qui se permettent de toucher leurs cheveux crépus aux discriminations scolaires puis sur leurs lieux de travail, en passant par les présupposés affligeants sur leurs comportements sexuels.
En scrutant les différentes facettes de cette violence hallucinante affreusement banalisée, et en intégrant à son panel des femmes noires homosexuelles triplement discriminées, Amandine Gay apporte sa pierre, essentielle, à l’édifice du cinéma documentaire et du féminisme intersectionnel.
La bande-annonce d’Ouvrir la voix :