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Nouveau numéro : John Waters s'infiltre dans la rédac' de TROIS COULEURS

  • Trois Couleurs
  • 2023-03-29

Le réalisateur des légendaires « Pink Flamingos » et « Female Trouble » publie son premier roman, le dément « Sale menteuse » (Gaïa). Fans inconditionnels de son cinéma outrageant et queer, on a sauté sur l'occasion pour soumettre le dandy trash à une implacable interview vérité, et lui proposer de pervertir notre numéro avec ses recommandations hors norme, qui ont nourri nos rubriques traditionnelles. Dedans : Paul B. Preciado, Franz Rogowski, Gregg Araki et Chantal Akerman.

ÉDITO - Pop et pervers. Ce sont les deux mots, un peu bizarres une fois réunis, qui nous viennent quand on pense au cinéma de John Waters. Son œuvre est particulièrement séminale pour les membres de la rédac, sans doute parce qu’elle mélange joyeusement tout ce qui nous transporte : l’expérimentation formelle, la transgression, l’outrance… Mais aussi, tapies derrière les perruques infernales, les maquillages hallucinés, les imprimés léopard et les homards géants, une force de vie furieuse déployée par ces femmes au foyer déglinguos, ces filles-mères enragées et autres misfits fétichistes pour transcender leur condition et se révolter contre les carcans sociaux.

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Au cœur de la débâcle, en reine incontestée de la débauche, l’extraordinaire drag-queen Divine qui, de son apparition en Jackie Kennedy dans le court métrage Eat Your Makeup en 1968 à Hairspray en 1988 en passant par les cultissimes Pink Flamingos (1972) et Female Trouble (1974), a incendié tous les codes de la féminité traditionnelle et a pulvérisé la bienséance à jamais. Peut-être que son nom ne vous dit rien – il s’agit du cinéma le plus vicieux et underground, après tout –, mais son visage, si, à coup sûr : il a inspiré celui d’Ursula, la sorcière des mers dans La Petite Sirène (1990). Une drôle d’infiltration de la marge dans l’univers policé de Walt Disney, comme une discrète traînée de poudre contestataire. En apprenant que John Waters venait en France présenter son premier roman, Sale menteuse, lors d’une conférence exceptionnelle le 27 avril à l’invitation de mk2 Institut, nos cœurs ont bondi.

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L’occasion rêvée de lui poser toutes nos questions tordues et de lui permettre de pervertir le numéro avec ses recommandations hors norme, qui ont nourri nos rubriques traditionnelles (« Scène culte », « La sextape », « Sélection culture » ou même « Coul’ kids »). De Baltimore, où il vit depuis sa naissance en 1946 et a fait tous ses films jusqu’au dernier en date, A Dirty Shame (2005), le pape du trash nous a répondu avec son humour décapant. À l’image de son œuvre, traversée par l’obsession de bousculer le statu quo, poussant l’immoralité jusqu’à faire revivre les morts et jouer avec les ordures pour mieux souligner, par contraste, le bonheur d’être en vie et la seule injonction que l’on devrait accepter : en profiter · TIMÉ ZOPPÉ

Le numéro est disponible gratuitement ici. Et dans sa version papier, dans tous les cinémas mk2.

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