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Noémie Merlant, l’affranchie

  • Chloé Blanckaert
  • 2024-09-19

[Focus] Avec son interprétation magnétique d’Emmanuelle, icône du cinéma érotique, Noémie Merlant, révélée dans « Portrait de la jeune fille en feu » (2019), poursuit sa révolution féministe à l’écran et livre, une fois de plus, le récit d’une héroïne désireuse de s’émanciper des normes.

«C’est épanouissant de jouer dans des films qui font desserrer le corset », nous confiait-elle en 2019. Cinq ans plus tard, Noémie Merlant continue d’être guidée par son désir de liberté. Elle excelle dans le registre dramatique (Les Olympiades en 2021, Tár en 2023), surprend avec son immense potentiel comique (et décroche le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans L’Innocent de Louis Garrel en 2022), mais surtout donne inlassablement une voix – et un corps – à des personnages cherchant à s’émanciper du carcan de la société.

Au casting du tendre et loufoque Jumbo de Zoé Wittock (2020), elle prête ses traits à une grande timide se réenchantant dans une relation amoureuse avec un manège, avant d’incarner une mère en pleine dépression post-partum dans l’horrifique Baby Ruby de Bess Wohl (2024 sur plateforme).

Enfin, avec Emmanuelle, elle campe une mystérieuse héroïne qui peine à renouer avec son désir, muselée par les injonctions pesant sur la sexualité féminine.

. « Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est d’accompagner des réalisatrices qui cherchent à redéfinir les représentations autour des femmes», déclarait-elle à Vanity Fair en juillet dernier. Une conviction qui guide aussi ses projets en tant que réalisatrice.

Après son premier film Mi iubita mon amour (2022), vibrante ode au désir, elle mêle horreur et comédie dans son second long métrage, Les Femmes au balcon (en salles le 11 décembre) : une fable démente dans laquelle il est, entre autres, question du corps féminin. « Un corps, ça raconte tellement de choses. Autant qu’un regard ou un visage », affirme-t-elle à Télérama quand on la questionne sur sa façon de filmer celui de ses comédiennes et sur son rapport à la nudité à l’écran. Convaincue qu’il y a encore beaucoup à raconter avec ces récits explorant l’intimité des femmes, Noémie Merlant affirme sa résolution à briser tous les tabous pour permettre enfin aux corsets de définitivement exploser.

XX Elles : histoire d’un cinéma érotique au féminin

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Emmanuelle d’Audrey Diwan, Pathé (1 h 45), sortie le 25 septembre

Image de couverture : Noémie Merlant dans Emmanuelle d'Audrey Diwan © Chantelouve - Rectangle Productions - Goodfellas - Pathé Films - Emmanuelle Estate Inc. - Photographe : Manuel Moutier

🔴 À l’occasion des 50 ans de mk2, qui édite ce magazine, TROISCOULEURS a le plaisir d’être partenaire de Certains l’aiment FIP, jusqu’à la fin de l’année. Cette émission de musique et cinéma de Susana Poveda et Denis Soula, sur FIP, met le septième art sur écoute tous les dimanches à 20 h (et en podcast), en invitant ses auditeurs à une balade dans l’imaginaire musical d’un ou une cinéaste, d’un compositeur, d’une compositrice, d’un acteur ou d’une actrice.

Au regard de ce dossier sur Emmanuelle et l’érotisme dans le cinéma post-MeToo, nous vous recommandons chaudement l’émission sur Noémie Merlant, diffusée le 22 septembre, avec un focus sur Emmanuelle d’Audrey Diwan et qui explore son travail avec Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu), Jacques Audiard (Les Olympiades), Louis Garrel (L’Innocent) ou encore André Téchiné (Les Âmes sœurs).

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