Onirique et baroque, Nicolas Medy visite les Enfers pour le clip de Paradox Obscur, « Présage »

Le cinéaste Nicolas Medy (dont chacun des clips pour le label Warriorrecords nous entraîne dans une danse obsédante et possédée) donne sa version d’Orphée aux Enfers pour le clip « Présage » du groupe d’electro sombre Paradox Obscur (Krisstal Ann et Toxic Razor), dont l’EP entêtant, « Auto Reverse », sort le 16 juin.


a7536545 59f7 46ca a481

Plus Nicolas Medy va vers le mythe, plus il nous emmène dans les profondeurs de la nuit. Une nuit abstraite, expressionniste, habillée de sa robe la plus simple et la plus belle : des ténèbres, du cuir, une lueur, des cendres. Le cinéaste s’approprie la figure d’Orphée, imaginant les Enfers qu’il traverse dépouillés de leur chaos, il ne reste plus ici que la solitude de quelques âmes errantes.

Son Orphée cherchant Eurydice suit la flamme de La Passeuse, mais on ne sait où celle-ci peut bien le mener tant ces limbes ressemblent à un grand nulle part. On le sait, le héros ne doit pas se retourner, au risque de perdre son amour à jamais. Le cinéaste incarne cette tension à travers l’arc toujours bandé de La Passeuse, sur le point de laisser filer sa flèche.

Dans des clairs-obscurs toujours plus brumeux, Nicolas Medy filme alors ces retrouvailles impossibles à l’aide de chorégraphies aussi statiques que gracieuses. Sa caméra tournoyant dans un mouvement lancinant autour des amants capte ce hors-temps de la rencontre, la transfiguration de ce regard interdit. Le rendez-vous s’avère si foudroyant que, finalement, la Passeuse ne décochera jamais sa flèche. Quel présage cela peut-il annoncer ?