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À voir sur mk2 Curiosity : « Premières solitudes » et les films préférés de Claire Simon
- Hugues Porquier
- 2023-10-12
À l’occasion de la sortie en salles de son film « Notre corps », documentaire fascinant au cœur de l’hôpital public, la cinéaste Claire Simon nous offre son court métrage « Premières solitudes » (2018), dans lequel elle exorcise les âmes de lycéens qui dévoilent à la caméra leurs déchirures et leurs espoirs dans un incroyable élan de sincérité. La réalisatrice nous dévoile également une sélection de ses films préférés du catalogue de mk2 Curiosity.
"Premières solitudes" sur mk2 Curiosity
Voir le filmLA SÉLECTION DE CLAIRE SIMON
(commentée par la cinéaste)
Boxing Gym de Frederick Wiseman (2010) :
“Le plus court des films de Wiseman ! Il est monté comme une danse, comme une musique merveilleuse où les hommes, les femmes et les ados s’entraînent à la boxe sur les conseils du merveilleux patron… Ils s’entraînent à quoi ? À la boxe. Mais encore ? À ne pas se battre. À ne pas tuer comme le font certains là-bas au Texas, qui tuent avec des armes dans les écoles, les boîtes de nuit, les supermarchés…Dans cette salle de boxe, on se prépare à ne pas tuer !”
Claire Simon : « Certains hommes pensent qu’ils possèdent le corps de leur compagne »
Lire l'entretienABC Africa d’Abbas Kiarostami (2001) :
“Ici, Abbas Kiarostami change de style, il tient lui-même la caméra, avec d’autres. C’est la première fois que je vois au cinéma la vraie nuit africaine. C’est un film très beau, qui regarde les enfants, et que ces derniers regardent en retour…”
Abbas Kiarostami, libre jeu
Lire l'articleSans toit ni loi d’Agnès Varda (1985) :
“Un chef-d’œuvre d’Agnès Varda, construit comme un classique grec. La misère qui mène à la mort… C’est filmé comme si tout avait été écrit par Sophocle. Le film ressemble à des chants antiques bouleversants.”
PORTFOLIO · Varda chez les Pointus
Lire l'articleCharlot est content de lui d’Henry Lehrman (1914) :
“Voilà le premier film de Charles Chaplin avant l’invention de Charlot. Tout le cinéma y est. La modernité de ce film me sidère. C’est un type (Chaplin) qui traîne par-là dans cette course de voitures. Il voit des journalistes qui filment la course, et se met devant la caméra. On le pousse, mais il recommence sans-cesse…On sent déjà tout son génie de réalisateur et d’acteur. Jusqu’à prévoir tous ceux qui se jettent aujourd’hui devant une caméra pour… exister ?”
Des baisers ambigus dans « Pickpocket » de Robert Bresson
Lire l'articlePickpocket de Robert Bresson (1959) :
“Je pense si souvent à ce film ! Michel s’entraîne. On voit ses mains qui deviennent d’habiles voleuses… Parce qu’il pense qu’il n’a pas à travailler comme les autres, parce qu’il se croit supérieur… Gare de Lyon, il regarde chaque personne comme un contenant d’argent… On ne voit pas leurs visages, et ses mains glissent et volent… À la fin, cette phrase qui m’accompagne toujours : « Quel chemin il m’a fallu faire jusqu’à toi Jeanne »…”
Au programme également : A l’occasion la sortie en salles d’Un Prince le 18 octobre, découvrez gratuitement l’univers érotico-agricole du génial Pierre Creton, qui nous offre pendant 7 jours son court métrage L’avenir le dira, réalisé en 2020. Gratuit, aussi, la comédie culte du franco-serbe Emir Kusturica, Chat noir, chat blanc (1998), et un cru méconnu avec Juliette Binoche, cuvée 2012 récoltée sur les coteaux des Chutes d'Iguazú : A coeur ouvert de Marion Laine. Découvrez également la sublime fiction d’un réalisateur rare dont l'œuvre a mis longtemps à refaire surface : Le Clair de terre (1970) de Guy Gilles.
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Reportage : dans le jardin de Pierre Creton
Lire l'article« Le Clair de terre » de Guy Gilles, départs répétés
Lire l'articleImage principale : Premières solitudes de Claire Simon