Les élèves du cours préparatoire d’Abbas Kiarostami (1984, 83′, Iran)
Le pitch : « Une école primaire iranienne au milieu des années 1980. Dès qu’un conflit éclate, les élèves concernés sont envoyés dans le bureau du directeur qui les interroge de façon à ce qu’ils reconnaissent d’eux-mêmes leur part de responsabilité, toujours selon le même cérémonial : interrogation, aveux, repentir. »
Finies les vacances, on renfile nos cartables et on retrouve les copains. Sous forme de rituel, Kiarostami filme l’expérience initiatique de jeunes enfants de 6 ans, habitant un quartier pauvre de Téhéran. Rassurez-vous, rien de larmoyant ici. C’est avec poésie que Kiarostami s’intéresse à l’éveil social de ces petits élèves, la construction de leur jugement et la place de l’autorité en Iran. Le cinéaste s’est servi de ses travaux au Kanoon et de sa propre expérience de père pour nourrir ce saisissant documentaire, qui nous remet parfaitement dans le bain de la rentrée.
Le film est disponible ici.
Essais de Jean-Pierre Léaud pour Les 400 coups (1957, 6′, France)
Entre Léaud et Truffaut, il y a eu la carrière en commun et l’amitié que l’on sait. Ces bouts d’essais en montrent l’origine : le casting de Jean-Pierre Léaud, alors âgé de 14 ans, face à un François Truffaut adulte qui le teste pour savoir s’il tient là l’acteur qui campera son héros (et alter ego) qui deviendra fameux, Antoine Doinel, dans une saga s’étendant sur vingt ans, avec notamment le court-métrage Antoine et Colette (1962) et L’Amour en fuite (1979).
À la question « Dans la vie, tu es plutôt triste ou gai ? », le jeune Léaud s’empresse de s’exclamer « Oh moi je suis gai ! Je suis pas triste ! » avec un sourire doux déjà teinté d’une certaine mélancolie.
L’archive est disponible ici.
Chambre avec vue de James Ivory (1985, 112′, Royaume-Uni) + « Un personnage détestable » : entretien avec Daniel Day-Lewis à propos de Chambre avec vue (1985, 4′, Royaume-Uni)
Le pitch : « Lucy Honeychurch, jeune fille anglaise de bonne famille, séjourne à Florence, chaperonnée par sa vieille cousine Charlotte Bartlett. Quand Lucy s’éprend de George Emerson, fils d’une maison en marge de la bourgeoisie traditionnelle, la rigueur familiale s’endurcit. Charlotte prend l’initiative d’un retour précipité à Londres pour rompre cet amour naissant. Mais le hasard, ou le destin, amène les Emerson dans le voisinage… »
Bon, on a bien compris que l’heure n’est plus au farniente, mais on s’autorise tout de même une dernière échappée à Florence, avec le brillant cinéaste (Le Divorce) et scénariste (Call Me by Your Name) américain James Ivory, qui filme la confrontation entre passion fougueuse et morale victorienne corsetée. A sa sortie, son drame tumultueux a permis de découvrir deux acteurs géniaux (Helena Bonham Carter dans le rôle de Lucy et Daniel Day-Lewis, qui incarne Cecil Vyse, fiancé promis à Lucy mais snob au possible).
Ce dernier parle d’ailleurs de la manière dont il a appréhendé un rôle aussi antipathique, dans un court entretien filmé également offert par Curiosity. « C’est le genre de personnage qu’on imagine être dans ses pires cauchemars », résume-t-il l’air amusé. Ce qui nous rappelle tristement que l’acteur a pris sa retraite en 2018. Promis, on lui offre une « chambre avec vue » sur les plus beaux paysages toscans s’il daigne revenir sur nos écrans.
