« Louloute » : une introspection tendre

Une prof de collège fait son introspection au fil de ses souvenirs d’adolescence. Le réalisateur d’ »Artémis. Cœur d’artichaut » (2013) et des « Filles au Moyen Âge » (2016) recrée la Normandie des années 1980 dans ce film doux-amer.


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Si les teen movies français des eighties à la façon du sucré La Boum ont la cote dans le cinéma hexagonal récent (Été 85 de François Ozon), Louloute d’Hubert Viel ne tire pas les mêmes fils nostalgiques. Certes, on y retrouve la même tendresse pour quelques fétiches (les publicités Cajoline, les coupes en brosse) et la même drôlerie des premières amours maladroites, des disputes entre frères et sœurs – des atmosphères dont le grain de la pellicule parvient à restituer la chaleur…

Mais il y a aussi de l’âpreté dans cette chronique de la vie rurale normande. Hubert Viel met Louloute adulte, prof de collège angoissée, face à ses souvenirs. Aux spectateurs de créer leurs propres liens entre le présent et ce passé réenvisagé par l’héroïne – où l’on se rend compte qu’entre ses parents ça n’allait pas, que son père agriculteur était soumis à des cadences folles… Dans ce versant introspectif remuant, le film se rapproche alors parfois du très beau Camille redouble (2012) de Noémie Lvovsky.

Louloute d’Hubert Viel, Tandem (1 h 28), sortie le 18 août