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En couv' : le ciné est dans le pré, avec la révélation Louise Courvoisier

  • Troiscouleurs
  • 2024-11-13

Le nouveau numéro de TROISCOULEURS est là ! On a pris l'air avec la cinéaste Louise Courvoisier, réalisatrice de la géniale épopée fromagère et jurassienne Vingt Dieux. On vous raconte tout.

ÉDITO · « Personne ne l’avait vue venir. Normal, elle n’est pas parisienne, elle n’a pas fait La Fémis et n’a réalisé qu’un seul court avant son premier long métrage. Pourtant, son Vingt Dieux rafle les prix (celui de la jeunesse à Un certain regard au dernier Festival de Cannes ; le prix Jean-Vigo en octobre) et conquiert les cœurs.

Le film est aussi simple que fort : Totone, jeune fêtard du Jura, doit s’occuper de sa petite sœur à la mort de leur père, producteur de fromages. Pour s’en sortir, il se met en tête de produire le meilleur comté de la région pour rafler les 30 000 euros de la médaille d’or, alors qu’il n’a pas de vaches et qu’on ne lui a transmis aucun savoir-faire. Les personnages sont forts, les acteurs (tous non professionnels) excellents ; la peinture de ce coin rural oublié est juste, précise, vibrante.

À l’évidence, du haut de ses 30 ans, Louise Courvoisier sait ce qu’elle fait. Et si on ne sent aucune position surplombante dans sa démarche, c’est qu’elle sait aussi d’où elle vient. Nous, on ne le savait pas.

Alors, pour notre couv, on est allés la rencontrer dans sa ferme du Jura, à Cressia, là où elle a grandi et vit toujours, entourée de champs, d’animaux et des personnes qu’elle fait tourner dans ses films.

Le soir même, on l’a accompagnée à une avant-première de Vingt Dieux dans la commune de Saint-Claude, où on a constaté l’engouement que suscite le film, perçu comme un western à la française, dont on loue le féminisme et le regard frais sur la jeunesse et sur le monde rural.

Sans populisme, avec un intérêt sincère pour ce qu’elle filme, Louise Courvoisier se place en fer de lance d’un renouveau du cinéma français, considéré jusqu’ici par une frange du public comme élitiste et parisiano- centré.

Ce décentrement des regards et des récits, c’est aussi celui qu’opère Alexis Langlois avec son premier long Les Reines du drame – un talent, pour le coup, qu’on avait vu venir, puisqu’on avait mis son court métrage De la terreur, mes sœurs ! en couverture en 2019.

À l’opposé du naturalisme de Vingt Dieux, ce film musical queer puise autant dans le cinéma classique hollywoodien que dans l’imaginaire des années 2000, sa mode, son esthétique, ses pop stars, ses fans hystériques, sa télé-réalité. Tout ce qui a été méprisé pendant vingt ans et qui se trouve aujourd’hui retravaillé par les jeunes générations, comme on le raconte dans notre grand dossier Revival 2000. C’est ce cinéma français, humble, drôle, sincère, que l’on défend. Celui qu’on aimerait continuer de voir venir à nous et dans les salles. » • TIMÉ ZOPPÉ

AU SOMMAIRE DU N°211

EN BREF 🏃‍♀️

Queer Gaze : Bilal Hassani

Règle de 3 : Noémie Merlant

Nouvelles stars : Malou Khebizi et François Robic

CINÉMA 🎥

En couverture : rencontre avec Louise Courvoisier, cinéaste, dans sa ferme du Jura

Dossier spécial : Revival 2000

Portrait : Paul Kircher

Portfolio : Chantal Akerman à New York

CULTURE 🎨

Spectacle : Résurrection de Romeo Castelluci

Série : Hippocrate saison 3

Musique : Fcukers

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