« Le Soleil de trop près » de Brieuc Carnaille : les cramés de l’existence

Premier long métrage du musicien Brieuc Carnaille, « Le Soleil de trop près » s’impose par sa singularité, une énergie punk matinée de douceur. Il met en lumière Basile, un doux cramé de l’existence, tout juste sorti d’hôpital psychiatrique et qui tente de se réintégrer.


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L’impressionnant Clément Rossier, qui incarne Basile et a participé à l’écriture du scénario, est de tous les plans. Les deux femmes de sa vie irradient l’écran, elles aussi : sa sœur, son unique soutien (la mystérieuse Marine Vacth), et sa petite amie, jouée par l’attachante Diane Rouxel. Tourné entre Tourcoing et Roubaix, le film interroge la normalité et convainc dans le registre du thriller lo-fi. Le dosage des comprimés avalés par le héros, tout juste sorti d’hôpital psychiatrique, est inscrit à l’écran, et l’on suit cette évolution comme une course-poursuite.

À l’image de ce beau plan-séquence dans lequel la caméra épouse la danse de Basile dans la rue sur une musique énervée, on s’accroche aux pas de ce personnage habité, à la fois héroï­que et fragile. On tremble pour lui, et avec lui. L’émotion affleure en permanence, avec une distance pudique – le réalisateur a d’ailleurs la délicatesse de nommer tardivement la maladie dont est atteint son héros. Fébrile, hâbleur, Basile s’autoproclame roitelet. « Je suis un roi sans les emmerdes ! Un tout petit oiseau. » Se brûlera-t-il les ailes façon Icare ? En immersion dans sa tête tourmentée, Le Soleil de trop près éclaire des zones d’ombre peu abordées au cinéma et arrive à rendre solaire sa pourtant sombre trajectoire.

Le Soleil de trop près de Brieuc Carnaille, Jour2fête (1 h 30), sortie le 28 septembre

Image (c) VIXENS