L’Atelier de Laurent Cantet, je de construction

Après Entre les murs, Palme d’or en 2008, il aura fallu à Laurent Cantet près de dix ans, et des détours par l’Amérique du Nord (Foxfire) et Cuba (Retour à Ithaque), pour reprendre son activité de sismographe de la société française. À La Ciotat, un groupe de jeunes en insertion suit un atelier estival d’écriture


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Après Entre les murs, Palme d’or en 2008, il aura fallu à Laurent Cantet près de dix ans, et des détours par l’Amérique du Nord (Foxfire) et Cuba (Retour à Ithaque), pour reprendre son activité de sismographe de la société française. À La Ciotat, un groupe de jeunes en insertion suit un atelier estival d’écriture animé par Olivia, romancière reconnue (Marina Foïs). Un des garçons adopte un discours dont la brutalité nihiliste inquiète de plus en plus Olivia… À proximité des anciens chantiers navals, vestiges de la fierté ouvrière, l’atelier d’écriture représente une autre forme de travail de construction, périlleux mais stimulant. Et le film lui-même a des allures de superbe chantier, avec ce que ce mot suppose d’humilité et d’ambition. Cantet et son complice en écriture Robin Campillo osent plonger les mains dans le cambouis d’une France fracturée et crispée, marquée par les attentats. Jamais donneur de leçons, L’Atelier donne à voir avec subtilité les contradictions, la grâce et la fragilité des ados comme de l’adulte. Si le film multiplie les régimes d’images (du tuto de muscu au jeu vidéo), il fait surtout l’éloge de la conversation et de la fiction. Beau travail.

de Laurent Cantet
Diaphana (1h53)
Sortie le 11 octobre