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« L’Amour ouf » de Gilles Lellouche : dans la peau

  • Sarah Jeanjeau
  • 2024-10-10

[CRITIQUE] Six ans après Le Grand Bain, Gilles Lellouche met en scène une histoire d’amour contrariée qui s’étend sur deux temporalités différentes. Projet ambitieux s’il en est, le deuxième long de l’acteur-cinéaste est surtout l’accomplissement d’un rêve de cinéma vieux de près de vingt ans.

Présenté au terme d’une compétition cannoise marquée par sa propension à la démesure, le projet de comédie romantique « ultraviolente et musicale » porté par Gilles Lellouche avait de quoi laisser plus d’un festivalier épuisé sur le carreau. Budget faramineux, casting cinq étoiles à la Wes Anderson, bande originale façon jukebox, durée maximaliste : tout est là pour qui craint de frôler l’indigestion. 

Est-ce parce que nous l’attendions secrètement depuis la publication d’une première affiche sur laquelle trônait un cœur humain dégoulinant, ou parce que nous l’avons découvert loin de la frénésie du festival et de ses détracteurs, que le charme a opéré ? Probablement, mais pas seulement.

Librement adapté du roman éponyme de Neville Thompson, le film fait le récit de l’amour plus fou que nature qui lie Jackie (Mallory Wanecque à 15 ans, Adèle Exarchopoulos à 30) et Clotaire (Malik Frikah et François Civil), deux gamins du Nord issus de milieux sociaux opposés. Entre eux, c’est le coup de foudre, le vrai, de ceux qu’on ne voit qu’au cinéma.

Et dès sa séquence d’ouverture ultra stylisée et son générique enflammé, le film donne le ton : pas question de faire dans la demi-mesure pour le raconter. Citant pêle-mêle West Side Story et le cinéma de Coppola période Coup de cœur, le film nous emporte par sa manière quasi-fétichiste de reconstituer la jeunesse de ses protagonistes et les tourments d’une relation empêchée par le temps. 

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