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La Route sauvage d’Andrew Haigh : à perte de vue
- Trois Couleurs
- 2018-04-23
Andrew Haigh surprend : on ne l’imaginait pas tellement faire un film situé dans le monde des courses hippiques… Pourtant, c’est avec la même délicatesse que dans ses précédents films (Week-end, 45 ans) qu’il réussit à nous faire ressentir la solitude d’un de ses personnages. Soit Charley (Charlie Plummer), ado désœuvré vivant dans l’Oregon qui découvre par hasard le milieu des hippodromes et des paddocks. À la mort de son père, il se retrouve orphelin et décide de fuir sa bourgade pour retrouver sa tante et surtout sauver Lean on Pete, un vieux cheval de course que ses propriétaires destinent à l’abattoir. Commence alors, dans les vastes paysages déserts de l’Amérique mythologique, une échappée dangereuse et quasi solitaire au cours de laquelle le jeune homme très réservé va se confier à ce cheval qui apparaît comme un substitut de tous ceux (parents, amis…) qui ne l’ont jamais écouté. Ces pérégrinations mélancoliques évoquent le meilleur du cinéma de Gus Van Sant – My Own Private Idaho, parce que Plummer a la même candeur et la même fragilité que River Phoenix, et Gerry, pour la faculté de Haigh à donner une ampleur existentielle à l’errance morose de son personnage.
d’Andrew Haigh
Ad Vitam (2 h 01)
Sortie le 25 avril