Drôle d’idée que celle de s’enfermer volontairement dans son ancien collège pendant cinq jours en plein juillet. Pourtant, c’est ce choix atypique que font Gaspard (Andranic Manet, impressionnant de maîtrise) et ses cinq camarades d’enfance dans La Récréation de juillet, alors que chacun essaye de composer du mieux qu’il peut avec le décès soudain de Louise, sœur jumelle de Gaspard et membre fondatrice de ce groupe d’amis.
Optant pour une mise en scène épurée (qui se déroule quasi exclusivement dans un seul cadre spatial) et une photographie nostalgique offrant une belle place au grain de la pellicule, ce premier long sensible laisse dans un premier temps cette bande de potes attachante retomber en enfance.
Mais, alors que les salles de classe austères se transforment en chambres de fortune, la caméra fait petit à petit tomber les masques et dévoile des personnages fragiles, encore en pleine construction. Délaissant la légèreté de ses débuts, le film gagne en maturité et en profondeur, jusqu’à un final troublant qui prend à bras-le-corps les angoisses qui viennent avec l’âge : celles du temps qui passe, de la mémoire qui s’efface et des liens qui s’étiolent.
La Récréation de juillet de Pablo Cotten et Joseph Rozé, Wayna Pitch (1 h20), sortie le 3 juillet
Image : © Wayna Pitch