C’est l’été et les new-yorkais apprécient visiblement les retrouvailles sensuelles entre Romy Schneider et Alain Delon. La Piscine de Jacques Deray, sorti en France en 1969, tient le haut de l’affiche au cinéma indépendant « Film Forum » depuis 14 semaines. Soit 12 semaines de plus que ce qui était anticipé, d’après le New York Times, qui résume les raisons de ce succès estival inattendu en ces termes : « Sexe, opulence, une pointe de danger. Est-ce qu’on pourrait mieux décrire l’humeur post-confinement de New York ? »
Il faut dire que ce drame criminel, sur un couple d’amants rejoints dans une villa tropézienne par une ancienne connaissance et sa fille, combine à merveille érotisme et noirceur (le décor, le soleil plombant, les dialogues très succincts co-écrits par et Jean-Emmanuel Conil, et les partitions de plus en plus angoissantes de n’y sont pas pour rien).
La journaliste et critique du New York Times Glynnis MacNicol confie avoir elle-même vu ce « thriller français torride » quatre fois depuis la mi-mai. « Après plus d’un an d’empêchements liés à la pandémie, beaucoup de gens, dont moi, n’attendaient qu’une bonne dose de beauté outrageuse. »
Interrogé par le journal américain, Bruce Goldstein, le distributeur, pense aussi que cet engouement a à voir avec cette frustration : « Après une année durant laquelle la ville de New York a subi d’énormes pertes et ses habitants des vies très contrôlées, il est compréhensible que nous ayons envie de nous déshabiller et de prendre du bon temps. À l’écran comme ailleurs. »
Image : capture d’écran – YouTube – Rialto Pictures
