La sexualité est une affaire politique. C’est ce que nous racontent en sous-texte les films de Laïs Decaster. Dans Jsuis pas malheureuse (2019), bricolé de ses 18 à ses 23 ans avec une petite caméra, sans objectif précis mais avec l’intuition que quelque chose se passait, elle filmait ses copines d’Argenteuil parler à bâtons rompus : désir, Tinder, masturbation, fantasmes, garçons, filles, amitié…
Parmi ses influences, elle cite le travail d’Alain Cavalier, de Chantal Akerman ou de Guillaume Brac : « Ce qui me plaît, dans ces films-là, c’est que les choses de la vie deviennent hyper intéressantes, et c’est rassurant de se dire que notre vie peut aussi être un film, si on la regarde bien. » Avec Elles allaient danser, la jeune cinéaste, ancienne étudiante de Paris-VIII et de La Fémis, donne un nouveau chapitre extrêmement drôle et émouvant à ses obsessions : « Parler de ça avec mes copines, c’est ce que je préfère dans la vie, ce sont les moments les plus intenses. On plonge dans l’histoire de l’autre, on s’oublie soi. » Son prochain film devrait suivre les mêmes thématiques que les précédents… Mais cette fois-ci sur un tatami de judo.
Elles allaient danser de Laïs Decaster (30 min)
Photographie : Julien Liénard pour TROISCOULEURS