Krzysztof Kieślowski est à l’honneur dans mk2 curiosity

Cette semaine, on (re)découvre « L’Amateur » du cinéaste polonais, mais aussi un film soviétique en forme d’ode à la nature et au communisme, ainsi que le travail de l’artiste japonais Kensuke Koike.


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L’Amateur de Krzysztof Kieslowski (1979, 110’, Pologne)

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Ouvrier et père de famille tranquille, la vie de Filip Dlugosz bascule le jour où il fait l’acquisition d’une caméra d’amateur pour filmer la naissance de sa fille. Doté d’un troisième œil, il sillonne désormais le monde avec curiosité, jusqu’à ce que cette passion dévorante pour les images se retourne contre lui lorsqu’il décide de faire du cinéma engagé…

Passée son évidente mise en abyme – une réflexion sur la vocation d’artiste, à la fois malédiction et remède -, L’Amateur trouve son grand intérêt ailleurs, sur des chemins moins balisés. Ironiquement, Krzysztof Kieslowski tourne un film de fiction sur un homme qui lui a choisi le documentaire. Par son truchement, le réalisateur radiographie la Pologne des années 1970, à une époque où la liberté d’expression n’existait pas. Le profit du capital, le pouvoir propagandiste des images détenu par les pouvoirs résonnent comme autant de thèmes étouffés par les médias.

Mais loin de glorifier le documentaire, Kieslowski, adepte de l’ambiguïté dérangeante, nous dit surtout ceci : le documentaire est un outil dangereux – en épousant la réalité abjecte, il éloigne inévitablement de l’humanité.

Pour voir le film cliquez ici.

Krzysztof Kieślowski : portrait d’un éternel intranquille

La Terre d’Alexandre Dovjenko (1930, 82′, Russie)

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Dans l’Ukraine des années 1920, la collectivisation des terres divise les habitants d’un petit village. Les riches koulaks combattent violemment l’application des idées bolcheviques, et tentent de mettre fin à la rébellion en assassinant Vassili, leur leader…

Réalisé par Alexandre Dovjenko (Arsenal), La Terre fait la synthèse de tout ce que le cinéma soviétique a exploré jusqu’ici : il évoque le développement à marche forcée de l’agriculture, le régime, la violence et la victoire du prolétariat, mais signe surtout un film d’une époustouflante beauté poétique.

Victoire du prolétariat, violence du régime, avènement de la modernité agricole : le drame d’Alexandre Dovjenko exécute brillamment cinéma de propagande soviétique. Ode à la nature, La Terre retrace de façon vibrante, pathétique et magnifique la vie des paysans ukrainiens à l’heure de la modernisation communiste. 

Pour voir le film, cliquez ici.

Today’s Curiosity de Kensuke Koike (2021, 4′, Japon)

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Le point de départ créatif de l’artiste japonais Kensuke Koike est terriblement simple et poétique : des images et des photographies glanées au hasard, exhumées du passé (en témoigne leur noir et blanc granuleux) pour leur offrir une seconde vie. Déchirées, découpées, trouées par des formes géométriques, quadrillées par des lignes ou miniaturisées…

Ce procédé chirurgical permet de donner à ces clichés oubliés une étrange identité, comme pour raviver des apparitions d’antan. En résulte une distanciation créée par la déformation insolite de ces collages transformées comme par alchimie. L’univers de l’artiste, qui est également l’auteur des nouvelles affiches de La Double vie de Véronique et de Bleu, Blanc et Rouge, est à découvrir dans ce petit film inédit.

Pour voir le film, cliquez ici.