Lisa : Pourquoi ton héroïne s’appelle Ava ?
Tiffany Cooper : J’ai un fils, mais si nous avions eu une fille, nous l’aurions appelée Ava. Je n’ai pas prévu d’avoir d’autres enfants, alors j’ai eu envie de donner ce prénom à mon personnage, qui va pouvoir exister au travers d’une série d’histoires.
Mais, puisque tu as un garçon, pourquoi tu n’as pas choisi un héros ?
Dans mon précédent livre, Patatouille, le personnage était masculin, donc j’avais envie d’alterner. D’après moi, c’est important d’écrire des histoires avec des filles et des garçons.
Comment t’est venue l’idée d’écrire L’Amour est partout ?
Il n’y a pas longtemps, j’ai vécu une déception amoureuse, je me suis séparée du papa de mon enfant et j’étais très malheureuse. Très influencée par les chansons, les contes, les films que j’ai vus, j’avais mis beaucoup d’espoir dans cette histoire, dans cet amour romantique. Après ce chagrin, j’ai réalisé qu’on pouvait trouver l’amour partout, dans son travail par exemple : j’adore dessiner et raconter des histoires. L’amour est aussi dans les amitiés, la nature… En misant sur plein de choses différentes, on a beaucoup moins de chance d’être malheureux et déçu
L’interview de Claire Pommet et Pauline de Tarragon
Pour toi, quel est le but principal de la vie si ce n’est pas de tomber amoureuse?
C’est d’être heureuse et de faire en sorte que les gens qu’on aime soient heureux.
C’est quoi, l’amour ? Ça sert à quoi ?
Waouh, Lisa ! C’est une question philosophique que l’on se pose toute la vie ! L’amour, c’est peut être quelque chose qui fait qu’on se sent bien, complet. C’est chaud, généreux ; on le donne et on le reçoit aussi. Cela prend toutes sortes de formes, c’est très surprenant.
Tu avais beaucoup de copines à l’école ?
Je suis arrivée des États-Unis en France à 5 ans et je ne parlais pas bien français. J’ai été harcelée à l’école durant toute mon enfance, ça a été très douloureux. Aujourd’hui, j’ai des amitiés très fortes, mais je suis très exigeante.
Comment on fait pour voir l’amour partout quand on est triste ?
On peut appeler une personne qu’on aime, quelqu’un qui va nous rassurer, ou pratiquer une activité qui nous fait plaisir comme cuisiner, dessiner, construire quelque chose…
Comment tu dessines ?
Je ne dessine pas sur du papier, sauf pendant les dédicaces. J’utilise une tablette graphique, c’est comme si l’écran était ma feuille. Sur papier, quand tu fais une erreur, le dessin est raté. Sur la tablette , tu peux toujours revenir en arrière.
Tu dessinais beaucoup à mon âge ?
J’ai toujours dessiné ! Aussi loin que je me souvienne. Quand j’avais 4 ans, j’habitais à San Francisco. En 1989, il y a eu un très gros tremblement de terre, et moi j’étais en train de dessiner. Je m’en souviens, car ma feuille et mon dessin ont bougé.
Pourquoi tu écris des livres pour enfants ?
Déjà, c’est beaucoup plus rapide à réaliser qu’une bande dessinée, ça correspond plus à mon rythme. Et puis, surtout, j’aime le livre jeunesse parce qu’on peut transmettre des messages importants de façon créative. Un livre pour enfants, on le lit des centaines de fois, on y revient, un rituel du soir que j’adore partager avec mon fils. Il y a une série qu’on lit très souvent, c’est l’histoire d’un village de crottes de nez, je te le conseille !!
L’interview de Joann Sfar par Liam, 12 ans
L’Amour est partout de Tiffany Cooper, (Eyrolles, 32p., 12 €).
PROPOS RECEUILLIS PAR LISA AVEC CECILE ROSEVAIGUE