Ilan Klipper – dont le cinquième long Funambules est actuellement en salles – réalise ce court métrage fascinant, contemplant les nuits d’un homme sombrant peu à peu dans la folie. C’est , décédé il y a deux ans, qui campe à la perfection l’artiste lunaire, guettant le retour de la grâce à chaque nouvelle note de musique. Perplexe, il tapote quelques notes au piano avant de fixer longuement son reflet dans un miroir, il a perdu son image. Comme un animal timide, il se débat face aux médecins qui lui proposent de l’aide. Eux n’ont pas compris, seule la musique pourra le sauver.
« Funambules » d’Ilan Klipper : malaise dans la civilisation
Un métronome dans les mains, de sa voix éthérée, Daniel compose une magnifique partition. Le son est travaillé comme de la dentelle, pour nous faire ressentir les vagues de doutes qui emportent le vulnérable protagoniste en plein processus de création.
On se demande quelle est la part d’autofiction relatif au personnage de Daniel – prénom du chanteur Christophe à l’état civil – lorsque l’on entend ses sublimes mélodies, qui semblent désormais nous parvenir d’outre-tombe.
Le ciel étoilé au dessus de ma tête d’Ilan Klipper : en roue libre
Juke-Box d’Ilan Klipper (2013, 23’, France), disponible gratuitement sur mk2 Curiosity jusqu’au 24 mars.