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Blue, Ethan et Océane rencontrent Michel Hazanavicius
- Cécile Rosevaigue
- 2020-02-17
Blue a 10 ans, Ethan et Océane en ont 8. Ensemble, ils ont rencontré Michel Hazanavicius, le réalisateur français connu dans le monde entier qui a remporté cinq Oscars à Hollywood en 2012 pour le film The Artist. Dans son prochain film, Le Prince oublié, Omar Sy interprète le rôle d’un père, mais aussi celui d’un prince, héros des contes qu’il invente et raconte à sa fille chaque soir pour l’endormir.
Océane : Pourquoi
as-tu choisi le métier de réalisateur ?
Adolescent, j’habitais un quartier où il y avait beaucoup de salles de cinéma. Avec mon frère, on allait voir des westerns, des comédies, des films d’espions… Je me suis rendu compte que, derrière les films, il y avait des gens, et j’ai eu envie d’être celui qui racontait les histoires. J’ai compris que la même histoire pouvait être racontée différemment selon le réalisateur.
Blue : Le Prince oublié, c’est l’histoire d’un papa parfait ou d’un papa normal ?
Être papa, c’est déjà très compliqué, alors être un papa parfait, c’est impossible… Parfois, on se dit : « Là c’est trop dur, ma fille ne va pas y arriver. Elle est trop petite, les gens vont lui faire du mal. » Mais il faut accepter que nos enfants partent et deviennent plus grands. C’est ce moment-là que j’ai voulu raconter.
Ethan : Il a fallu combien de jours pour faire ce film ?
C’est très long de faire un film. Il faut d’abord écrire l’histoire, mais si tu parles uniquement du tournage, ça a duré cinquante jours. Une fois le film tourné, on a encore travaillé un an dessus. Il a fallu le monter, créer des personnages animés, composer et enregistrer la musique…
O. : Mais tu arrives à avoir des idées tous les jours pendant le tournage ?
Quand tu es réalisateur, tu dois prendre des décisions tout le temps. Donc le mieux pour moi, c’est de beaucoup travailler avant de tourner, pendant l’écriture et la préparation du film. Cela me permet, au moment du tournage, de prendre des décisions qui ont du sens.
E. : Pourquoi, dans ton film, le prince a une fille et pas un garçon ?
Très souvent, les petites filles considèrent que leur papa est parfait, comme un prince. Moi par exemple, mes filles, je les appelle « mes princesses ». Entre un fils et un père, ce n’est pas pareil, la relation est différente.
B. : C’est grâce à tes filles que tu as eu l’idée du personnage de Sophia, la fille du prince ?
Non, le scénario a été écrit par Bruno Merle.
Moi, je l’ai retravaillé, et j’y ai ajouté l’univers que je partage avec mes enfants. Ma fille de 16 ans a vu le film, et elle a reconnu beaucoup de choses de notre vie.
B. : Qu’est-ce qu’elle a reconnu ?
Des blagues qu’on faisait quand elle était petite (le « check tartare »), ou la chambre de Sophia, qui ressemble beaucoup à la chambre qu’elle avait plus jeune.
E. : Quand le héros découvre que sa fille a fugué, pourquoi est-ce qu’il y a un tremblement de terre et pas une météorite, par exemple ?
Il a très peur, car le monde de l’enfance qu’il a construit pour sa fille s’effrite et finit par s’écrouler. Tu as raison, ça aurait pu être une météorite, mais la scène aurait été très courte !
B. : Et toi, tu as déjà fugué ?
Non, mais une de mes filles m’a fait croire qu’elle dormait, elle a mis un coussin dans son lit et elle est partie à une fête d’anniversaire, comme dans le film.
O. : Oh là là, elle a eu des problèmes ?
Avec moi, oui ! (Rires.)
- PROPOS RECUEILLIS PAR BLUE, ETHAN ET OCÉANE (AVEC CÉCILE ROSEVAIGUE) — PHOTOGRAPHIE : JULIEN LIÉNARD
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: « Le Prince oublié » de Michel Hazanavicius, Pathé (1 h 41), sortie le 12 février, dès 5 ans
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LE DÉBRIEF
Ethan : « On m’a dit que Michel avait gagné plusieurs Oscars. Ça ne m’étonne pas, car il est vraiment très intelligent. »
Océane : « Il nous a expliqué comment, au montage, on collait des morceaux d’histoires pour faire un film. »
Blue : « J’ai adoré le film. J’ai beaucoup pensé à mon papa, qui invente des histoires pour moi et ma petite sœur, Loïs ! »