Infos graphiques – Une caméra en ville

L’ouvrage collectif « Écrire la ville au cinéma », paru mi-mai, interroge notre regard sur la ville. Par un croisement d’écritures et d’approches de cinéastes, d’artistes et d’universitaires, il propose ainsi d’introduire de nouvelles perspectives sur la représentation, la captation, l’enregistrement de la ville au cinéma. Morceaux choisis.


97c0a593 2b77 4c9b a75a 8c7704b79416 unecameraenville
Beyrouth

214d0493 1d6a 4bf6 bf34 d43ba672faa2 beyrouth

« Je dresse, dans Au retour des marées, une carte intime de mes dérives, de mes souvenirs et de mes perceptions de Beyrouth », écrit la réalisatrice Chaghig Arzoumanian à propos de son court métrage sorti en 2013. Dans ce film, brouillant les frontières entre la fiction et le documentaire, se déploie une ville qui spatialise le souvenir et devient le territoire de la mémoire.

Les villes de Guy Gilles

20a7dee7 f8db 4d3c b86f 6ac8d245de3c guygilles

Au détour d’un chapitre, l’universitaire Mélanie Forret revient sur la poétique de la ville dans l’œuvre cinématographique de . De Soleil éteint (1958) au Clair de terre (1970), en passant par L’Amour à la mer (1965), le cinéaste dresse des portraits de villes (Paris, Brest…) intimes, poétiques, sensibles et parfois mélancoliques.

Los Angeles

91f6772e 4842 4fee 9475 372d25bc662e losangeles

L’architecte et chercheuse Véronique Buyer examine la lecture et la réécriture de Los Angeles dans deux films d’Agnès Varda : Mur, murs et Documenteur. Ce diptyque, qu’elle réalise lors de son second séjour aux Etats-Unis, entre 1979 et 1981, témoigne d’une ville qui tantôt se donne à voir tantôt se veut mélancolique et intime.

Aquilea, ville imaginaire

5e969e1e 9efc 4c62 8494 bb6b3660047e aquilea

Claire Allouche, doctorante en cinéma, nous entraîne dans l’univers de Hugo Santiago. Le cinéaste argentin joue sur la réalité et l’imaginaire en reconstituant une ville fictive dans ses films Invasión et Les Trottoirs de Saturne. Inspirée de Buenos Aires, Aquilea apparaît tel un microcosme d’une ville vouée à un affrontement sans fin et à un sentiment de perte irréparable.

Le Paris de Carax

a98353b5 e558 47fc 8c07

Dans son texte consacré à Leos Carax, l’universitaire Julien Milly illustre les singularités et les vibrations de la vie nocturne urbaine dans les trois premiers longs métrages du cinéaste : Boy Meets Girl, Mauvais sang et Les Amants du pont Neuf. La ville de Paris, essentiellement nocturne, devient alors la matière du vacillement.

Écrire la ville au cinéma sous la direction de Nicolas Droin et Mélanie Forret (Presses universitaires de Vincennes, 144 p., 16 €).