- I.A. QUOI ?
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I.ARTISTE · Sy The AI Photo Guy : «J’adore les visages qui racontent une histoire.»
- Julien Dupuy
- 2024-04-11
Sy The AI Photo Guy, alias Sy Goldstein, s’imagine, grâce aux I.A., en portraitiste de Newyorkais qu’il aurait croisés dans une version alternative de la mégalopole américaine. Les faciès qui peuplent son univers sont difformes, souvent monstrueux, dégoutants à l’occasion, mais toujours d’une drôlerie accentuée par un petit texte explicatif qu’il faut absolument lire.
« Je m’apelle Sy Goldstein et je prétends être un photographe spécialisé dans les portraits de New Yorkais, alors qu’en réalité que je suis un artiste I.A. avec une expérience dans le cinéma et la photographie. J’ai fait, à divers postes, des clips, de la publicité, du documentaire, des courts-métrages... Il y a quelques années, j’ai décidé d’abandonner mon statut de freelance pour devenir un producteur dans une société à plein temps. Mais un an plus tard, la routine de cet emploi a commencé à me faire sombrer dans la folie. J’ai donc tout abandonné pour me consacrer aux I.A. génératives.
J’ai découvert les I.A. génératives avec Craiyon qui était, je crois, le premier outil de ce genre. J’ai commencé à prompter des choses du genre "Jerry Seinfeld gagne un match de catch", mais j’étais très déçu par le résultat. Et des années plus tard, j’ai découvert le travail de Mr Monster Sauce (@mrmonstersauce) et un ami m’a parlé de Midjourney. Je suis aussitôt tombé amoureux du processus.
Si mes portraits ont pour cadre New York, c’est d’abord parce que j’adore cet endroit. De plus j’ai grandi en regardant énormément de films qui prenaient cette ville pour cadre. J’adore l’apparence qu’avait New York dans les années 80 : la saleté, la poussière, la crasse. Et puis j’adore les films de cette période, les Freddy, Evil Dead, Robocop, Zombies… Je ne les ai jamais cités littéralement dans mes prompts, mais il est évident qu’ils ont influencé mes travaux et m’ont poussé, parfois, à aller dans des choses carrément gore. Enfin, je tache de ne jamais générer de gens beaux. Mes personnages sont souvent vieux ou d’âges moyens, bref sont des gens "normaux" en quelque sorte.
J’adore les visages qui semblent raconter une histoire, et c’est souvent le cas chez les personnes âgées. Je suis très attaché au réalisme des images produites par les I.A. Génératives. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je ne fais pas encore de vidéos : les I.A. génératives n’y sont pas assez performantes. Ceci étant dit si, comme tout le monde, j’aimerais que les outils s’améliorent, je me dis qu’il est bon d’apprendre à travailler avec des contraintes. Et tout va si vite avec les I.A. qu’il faut que l’on puisse avoir un peu le temps de se pauser.
Quand on travaille avec les I.A., il faut vraiment être capable de rester ouvert aux nouvelles idées que peuvent apporter le générateur. Mais c’est la même chose dans le reste du monde de l’image. Quand on collabore avec une équipe, il faut savoir embrasser les opinions des autres et faire évoluer votre projet en fonction.
Toutes mes autres activités professionnelles, en particulier lorsqu’elles étaient liées à la fabrication d’images en mouvement (réalisateur, directeur de la photographie et monteur) ont fait de moi un meilleur artiste I.A. Les gens ont parfois l’impression que n’importe qui peut obtenir un bon résultat. Or, je me suis rendu compte que tous les artistes I.A. que j’apprécie bénéficient d’une expérience traditionnelle dans le cinéma, la photo ou le documentaire. Et d’ailleurs, les idées que je développe via les I.A. ne sont pas foncièrement différentes de celles qui m’attiraient sur d’autres médias. J’ai juste la chance de bénéficier, désormais, d’un plus grand champ d’exploration, avec une liberté d’action quasi totale ! »
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Photo de couverture (c) Sy The AI Photo Guy