IARTISTE · Onealz : « Il est compliqué d’obtenir satisfaction avec les I.A. sur des personnages ou des sujets typiquement asiatiques. »

L’Indonésien Onealz, alias Jeff O’Neal, travaille depuis quelques mois autour d’une véritable obsession : des portraits de personnages aux chevelures dantesques avec, en tête de fil, son héroïne, Widari Candra. Cette vieille dame altruiste à l’air sévère porte en elle tout le projet d’Onealz : créer des personnages consistants mais aussi typiques de la culture indonésienne.


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« J’ai été photographe de mariage professionnel de 2007 à 2020 à Jakarta, en Indonésie. J’ai travaillé pour d’innombrables clients tout autour du monde et cet emploi m’a valu d’être récompensé par de nombreux prix. En 2020, j’ai décidé d’entamer une licence en architecture d’intérieur que j’ai décrochée il y a quelques mois. Et en janvier 2023, j’ai découvert les I.A.

Ce qui m’a tout d’abord attiré, c’est que l’I.A. pouvait me permettre de concevoir les images les plus folles que je puisse imaginer, mais qu’il m’aurait été impossible de concrétiser autrement. Par exemple, l’I.A. me permet de créer des personnages très chevelus. Or, on sait que les cheveux comptent parmi les éléments les plus difficiles à concevoir avec des images de synthèse traditionnelles : il faut des logiciels complexes et d’énormes puissance de calcul. L’I.A. offre sur ce point des résultats très convaincants.

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Mes créations ne sont jamais spontanées : elles émanent d’idées, de concepts, parfois même d’histoires complètes que je mûris longtemps dans mon esprit. Ainsi, les petits textes qui accompagnent la plupart de mes images précèdent mon travail avec les I.A. Par exemple, le personnage de Widari Candra qui apparaît dans plusieurs de mes travaux, est un de mes grands projets. Je cherche en général à créer des personnages qui bénéficient tous d’un passé et d’un caractère très défini et qui pourraient, je l’espère, faire ensuite l’objet d’un projet artistique plus ample, comme une exposition par exemple.

Ce sont des histoires, des personnages, qui relèvent à la fois de la poésie et de la comédie mais qui sont aussi tous typiquement indonésiens. Il est, cependant, bien plus compliqué d’obtenir satisfaction avec les I.A. sur des personnages ou des sujets indonésiens, ou asiatiques en général.  J’espère que les outils vont réussir à pallier ce manque dans un futur proche.

« Mes travaux sont la somme de plusieurs savoir-faire. »

La plupart des mes images sont photoréalistes : je me suis essayé à d’autres styles, mais ça n’était pas satisfaisant. Je crois que cela tient au fait que je vienne de la photographie. De la même façon, cette expérience m’a beaucoup aidé dans la composition et le travail sur la lumière. Je tiens à dire, à ce titre, que la plupart de mes images sont retouchées par Photoshop, soit parce qu’elles ont des défauts, soit parce qu’elles ne correspondent pas exactement à ce que j’attends. Mes travaux sont donc la somme de plusieurs savoir-faire.

La photographie m’a aussi conduit à l’exigence narrative dont je parlais plus haut. J’ai toujours abordé mon travail sur les mariages comme un narrateur, en essayant de relier mes clichés les uns aux autres dans une suite logique, pour que mes clients puissent revivre cet instant comme s’il s’agissait d’une histoire. J’essaie d’avoir la même démarche avec les I.A. Et comme j’adore le cinéma, peut-être pourrais-je un jour prochain concevoir mon propre long-métrage grâce à ces nouveaux outils. »