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France TV devrait diffuser « Histoire(s) du cinéma » de Jean-Luc Godard en octobre
- Trois Couleurs
- 2022-09-23
Si l'info n'a pas encore été confirmée par le réseau officiel de France TV, il est très probable que le groupe diffuse sur sa plateforme les huit épisodes de cette anthologie expérimentale, à partir du 13 octobre.
C'est un tweet de Jules Le Hénand - le responsable vidéo et marketing de chez Gaumont - qui nous a intrigué le 21 septembre dernier. En hommage à Jean-Luc Godard, dont on a appris la disparition le 13 septembre, la chaîne aurait pour projet de diffuser l'intégralité des épisodes de cet essai cinématographique, débuté en 1988 et achevé en 1998.
Une pépite expérimentale qu'il ne faudra manquer sous aucun prétexte puisqu'elle n'a pas été diffusée sur une chaîne de service public depuis 2000. Il existe aussi un montage alternatif de Histoire(s) du cinéma, d'une durée d'1h30, sous-titré Moments choisis, qui serait prévu pour début 2023 en sortie vidéo. Une version que France TV pourrait également choisir de diffuser.
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Lire l'articleCes Histoire(s) du cinéma creusent à la façon du Musée imaginaire d'André Malraux l'amour de la citation si cher à Godard : d'Hitchcock à Carl Theodor Dreyer en passant par Vittorio de Sica, il y déclare son amour du 7e art à travers une série de rimes visuelles qui prennent un nouveau sens par la puissance d'évocation du montage.
Dans cette mise en abyme nourrie de photogrammes de films, de textes de philosophes, de poèmes, Godard convoque l'histoire de l'art de façon ludique, comme un grand puzzle à reconstituer - la matière première des films devenant des fragments grâce auxquels relire le cinéma, mais aussi théoriser son approche du montage, faite de superpositions symboliques, d'analogies rétiniennes et sémantiques.
Godard 1960-1968 : Contrebandes à part
Lire l'articleOn croise dans ce voyage visuel tentaculaire des figures importantes du cinéma de Godard (la réalisatrice Anne-Marie Miéville) mais aussi Julie Delpy déclamant Baudelaire sur des images crépusculaires de La Nuit du chasseur, Juliette Binoche et André Malraux, qui réinterprètent l'œuvre de Jean Renoir, Luchino Visconti et Fritz Lang.
En 1989, au micro de Noël Simsolo pour l'émission A voix nue, JLG, qui insistait sur le fait qu'il n'était pas théoricien du cinéma mais plus proche, selon ses termes, de « la demoiselle de l'enregistrement», décrivait ainsi ce projet de création (attention, c'est assez énigmatique) : « L'ambition, ou l'hypothèse dans "Histoire (s) du cinéma", c'est de voir si le cinéma, qui n'a jamais été qu'occidental et blanc, en gros, pour ce qui concerne la machine cinématographique [...], a une histoire si on le traite en images, ce qui n'a jamais été fait - vous savez que j'aime faire par goût naturel ce qui n'a pas été fait. Le film est le seul qui puisse être raconté dans sa propre langue, dans sa propre expression, et donc est probablement le seul dont on puisse raconter l'histoire. »
On espère vraiment pouvoir découvrir ce que ça donne en octobre prochain.