Ouvrier roumain, Stefan s’apprête à regagner son pays pour la trêve estivale. Avant de quitter la Belgique, il transforme les restes de son frigo en une soupe qu’il distribue à ceux qui croisent son chemin.
Ce geste anodin d’apparence ouvre le récit à des rencontres qui vont guider Stefan jusqu’à une scientifique chinoise qui étudie la prolifération des mousses… La profondeur de la pellicule 16 mm concentre le regard sur les sols, questionnant notre indifférence à la terre que nous occupons.
Pour ce quatrième long métrage, le prolifique cinéaste belge poursuit en sismographe son étude attentive des répliques d’événements grands ou petits. Déjà, ses trois longs métrages précédents exploraient ce type de micro-secousses : Hellhole sur les conséquences des attentats de Bruxelles, Violet sur le passage à tabac d’un adolescent adepte de BMX, Ghost Tropic sur la trajectoire d’une existence qui dévie de façon minuscule, à cause d’une erreur de trajet en bus.
Proche des cinémas de l’Allemande Angela Schanelec et de l’Américain Ted Fendt, celui de Bas Devos est économe, attentif au banal. Here s’attache à ce même semblant de surplace pour mieux en révéler toute la poésie brute.
Here de Bas Devos, JHR Films (1 h 22), sortie le 10 juillet
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