Décalogue : Un seul Dieu tu adoreras de Krzysztof Kieślowski (1989, 56’, Pologne)
Dans le premier épisode de cette série inspirée des dix commandements de l’Ancien Testament, Krzysztof Kieślowski questionne la spiritualité mise à l’épreuve par la mort. Pawel, un garçon de 11 ans, grandit entre son père, professeur de linguistique, pragmatique athée et passionné d’ordinateurs, et sa tante, Irena, une catholique fervente. Le jour où Pawel décède suite à un tragique incident, son père remet en cause sa foi inébranlable en la science et se révolte contre Dieu… Glacé, mélancolique, ce drame questionne la fatalité du destin, mais aussi l’obsession pour la technologie qui vire à la déification.
Pour mieux cerner le travail du cinéaste polonais, on vous propose de découvrir À la recherche de Krzysztof Kieślowski : un travail de restauration (2021, 11’, France), documentaire éclairant sur ses méthodes de travail et ses intentions les plus profondes, notamment sur le mystère de l’étalonnage.
Krzysztof Kieślowski : portrait d’un éternel intranquille
Herbes flottantes de Yasujirō Ozu (1959, 119′, Japon)
Pour son cinquante-et-unième long-métrage, le cinéaste japonais propose un remake sonore et en couleurs de son propre classique muet, Histoire d’herbes flottantes (1934). On y suit une troupe de théâtre kabuki dont l’acteur principal a connu une aventure des années auparavant avec une femme de l’endroit, avec laquelle il a eu un fils, Kiyoshi. La maîtresse de Komajuro découvre son secret et envoie une actrice de la troupe, Kayo, le séduire… Couleurs expressives, compositions organiques, refus d’une mise en scène artificielle : grâce à une ascèse contemplative, Ozu saisit la quintessence du temps qui traversent les êtres. En bonus, on vous propose une présentation du film par le réalisateur et critique de cinéma Takashi Shimizu, qui explique pourquoi cette œuvre à la beauté plastique ébouriffante constitue une délicieuse surprise dans la filmographie d’Ozu.