Fraîchement ménopausée, sexuellement aussi active qu’un volcan d’Auvergne, Alona a l’impression d’avoir dépassé la date de péremption universelle pour les femmes. Elle qui voit son père devenir un peu plus sénile chaque jour craint plus que tout d’être, à son tour, un poids pour ses trois enfants qu’elle élève seule : une préado anxieuse et accro à son smartphone, un ado hyperactif et odieux et une jeune adulte persuadée qu’aucun homme ne voudra plus jamais d’elle depuis qu’elle s’est fait larguer.
Sa meilleure amie, quadra quant à elle, ne parvient pas à faire un bébé toute seule, et face à leurs déboires on se demande s’il existe une parenthèse enchantée dans l’existence, un âge d’or où l’on se sentirait invincible et puissante, convaincue que rien ni personne ne saurait nous résister. À défaut, on cherche les traces de quelque avantage pour contrebalancer ce compte à rebours vers la décrépitude, entre bouffées de chaleur et périnée paresseux – en vain. « J’ai lu que les orgasmes multiples, c’était un bug neurologique. Je pensais qu’on avait au moins ça… Tu préfères baiser sans jouir ou jouir sans baiser ? »
A revoir sur La Cinetek : « Nos plus belles années » de Sydney Pollack
Créée et écrite par Yael Hedaya (scénariste de BeTipul, devenue In Treatment outre-Atlantique et En thérapie chez nous), qui s’est inspirée de sa propre vie, Hamishim opère une mise en abyme délicieusement ironique lorsqu’Alona, scénariste de son état, cherche à vendre une série sur… les déboires d’une femme de 50 ans. Génial, lui répond une productrice (de 55 ans), mais trop risqué. Car les spectateurs aiment les jeunes, les vieilles, mais pas cette « zone grise » que constituent les femmes de cet âge-là. Et c’est peut-être là qu’il faut puiser un des (rares) avantages de cette période : se libérer, enfin, du regard des autres.
Hamishim, en intégralité le 16 juillet sur arte.tv