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[LA NOUVELLE] Guslagie Malanda : « Tous les jours, je me rendais à mon procès »
- David Ezan
- 2022-10-25
Elle irradiait, évanescente, dans « Mon amie Victoria », ce film de Jean-Paul Civeyrac qui l’a révélée en 2014. Absente des écrans depuis, elle revient avec une partition non moins hantée dans « Saint Omer » d’Alice Diop, qui a raflé deux prix – le Lion d’argent et le Lion du futur – à la Mostra de Venise. Elle y elle incarne une mère infanticide à son procès.
Quand on la rencontre, Guslagie Malanda est certes plus flamboyante, mais pas moins mystérieuse que dans le magistral Saint Omer. « Je n’aime pas trop parler de ma vie », glisse-t-elle. Tout juste saura-t-on que cette passionnée d’art contemporain, commissaire d’expo à ses heures, est devenue actrice au détour d’un vernissage. « J’y ai rencontré un coiffeur qui m’a parlé d’un casting, j’ai perdu un pari et j’ai dû m’y rendre. » Jackpot ! Guslagie est propulsée par Mon amie Victoria et concrétise ce désir « très enfoui » de dompter la caméra.
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Lire la critiqueMais pas au point de se compromettre. « Pendant sept ans, j’ai reçu des propositions clicheteuses pour des rôles de migrante ou de prostituée. J’ai préféré attendre », confie-t-elle. Lorsqu’Alice Diop lui propose d’incarner un double fictionnel de Fabienne Kabou, cette jeune mère condamnée en 2017 pour infanticide, elle hésite longuement : « Il fallait que je me considère pleinement comme une actrice pour l’assumer. » Ce travail effectué, c’est le début d’une « possession » où les cauchemars s’enchaînent. « Tous les jours, je me rendais à mon procès », lance-t-elle, abasourdie. Avec une telle capacité de projection, celle qui vante la « grande actrice » qu’elle a vue récemment en Marina Foïs dans As bestas peut déjà se considérer comme telle.
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Portrait : Julien Lienard pour TROISCOULEURS