Ouvrant son film sur la violence que Moon-Jung s’inflige à elle-même, la jeune réalisatrice Lee Sol-hui (seulement 29 ans) met en lumière la solitude d’une femme coréenne qui ne vit que pour son fils incarcéré. Professionnellement, elle se consacre au soin d’un couple de personnes âgées, mais son abnégation ne s’arrête pas là et s’étend à tout son entourage. Jusqu’à un accident… À partir de cet événement tragique, une atmosphère plus sombre se développe, jouant avec nos nerfs. Pourtant, Greenhouse n’a pas grand-chose d’un thriller traditionnel.
Le choix de la pudeur, dans le scénario comme dans la mise en scène, permet au film d’échapper au sensationnalisme tout en renforçant l’isolement de sa protagoniste, à laquelle personne ne semble s’intéresser réellement. Si ce dénuement n’est pas toujours maîtrisé, altérant parfois l’émotion, notamment dans la séquence finale qui aurait mérité plus d’emphase, le film est aussi empreint d’une certaine ironie, parsemé de légères touches d’humour noir qui lui donnent une autre dimension. À travers la trajectoire de Moon-Jung, la cinéaste construit ainsi une œuvre pleine d’ambivalences, entre douceur et violence, dévouement et destruction.
Greenhouse de Lee Sol-hui, Art House (1 h 40), sortie le 24 janvier
Image (c) KOREAN FILM COUNCIL