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FLASHBACK · « Trois Couleurs : Bleu » de Krzysztof Kieślowski fête ses 30 ans

  • Damien Leblanc
  • 2023-09-11

Trente ans après la sortie du premier film de la trilogie signée Krzysztof Kieślowski, le producteur Marin Karmitz se souvient de son travail avec le cinéaste polonais à propos de cette puissante quête de liberté.

Sorti en 1993, quelques jours avant de décrocher le Lion d’or à Venise, Trois Couleurs. Bleu constitue le premier volet de la trilogie réalisée par Krzysztof Kieślowski au sujet des trois mots de la devise de la République française : Liberté, Égalité, Fraternité. Le film narre l’histoire de Julie (Juliette Binoche), qui a perdu dans un accident de voiture son enfant et son mari, illustre compositeur qui travaillait sur un « Concerto pour l’unification de l’Europe ». On suit alors l’intense cheminement de cette héroïne vers la reconstruction et la liberté. Marin Karmitz, producteur de cette trilogie et fondateur de mk2 (qui édite la version papier de TROISCOULEURS, laquelle tire son nom… de la trilogie de Kieślowski !), raconte : « Le travail de Kieślowski était d’une grande modestie : il écoutait les avis de toutes ses équipes. Cela donnait des discussions passionnantes, et c’est aussi pourquoi les techniciens sont restés si longtemps sur le projet. Car une des difficultés était que Krzysztof souhaita tourner les trois films les uns après les autres. »

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La puissance dramatique de Bleu, saluée par trois Césars en 1994, reste aujourd’hui sidérante. « Le propre d’un grand créateur est sa capacité à partir d’un point du quotidien et à en faire un sujet universel. Mon rôle a surtout consisté, comme c’était un film tourné en France par un metteur en scène polonais, à aider Krzysztof à saisir la réalité quotidienne du pays et à éviter une vision touristique. » Kieślowski, décédé en 1996, acheva ainsi sa carrière sur une trilogie majeure. « Ce fut épuisant pour lui de faire ces trois films avec de petits moyens et quatre ou cinq langues parlées sur le plateau. Mais l’engagement de l’équipe était magnifique. Quand on arrive à ce bonheur collectif, le cinéma devient exceptionnel. »

Illustration (c) Sun Bai pour TROIS COULEURS

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