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FLASHBACK · « Les Nuits de la pleine lune » d’Éric Rohmer

  • Damien Leblanc
  • 2024-07-22

Quarante ans après sa sortie, le film d’Éric Rohmer continue d’enchanter par sa vision du Paris des années 1980. Coautrice de la musique avec Jacno, Elli Medeiros se souvient de cette aventure culte.

Sorti fin août 1984, Les Nuits de la pleine lune marquait l’envie d’Éric Rohmer, cinéaste né en 1920, de dépeindre la jeunesse artistique de l’époque. Dans cet émouvant drame sentimental, Louise (Pascale Ogier), jeune femme vivant en couple avec Rémi (Tchéky Karyo) en banlieue parisienne, se met à habiter parallèlement un studio à Paris pour poursuivre sa vie sociale animée.

Elle va alors éprouver les plaisirs et les désagréments d’une double existence… La chanteuse Elli Medeiros, coautrice avec Jacno de la vibrante musique du film, se souvient : « On travaillait sur un album qui serait notre dernier signé Elli et Jacno. On s’arrachait un peu les cheveux, car les morceaux étaient disparates, et on ne trouvait pas de fil conducteur. Mais Jacno était ami avec Pascale Ogier, qui préparait Les Nuits de la pleine lune et en était une sorte de directrice artistique servant d’interprète de sa génération auprès de Rohmer. Elle a proposé que nous fassions la musique. » L’alchimie du cinéaste avec Elli et Jacno se révéla parfaite.

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« Le film a donné à notre album le lien qui manquait. J’avais par exemple déjà écrit le texte de la chanson “Les Tarots”, car ça m’amusait d’utiliser la symbolique des cartes, et il se trouve que Rohmer était un spécialiste du tarot. Plein de choses l’ont touché dans ce qu’on a apporté. » Elli apparaît par ailleurs dans une mémorable scène de fête. « Pour ce film, de vraies fêtes étaient organisées avec de vrais invités et Rohmer filmait. Dans l’une d’elles, je dansais spontanément près des comédiens [Fabrice Luchini et Pascale Ogier, ndlr], on me voit donc à l’image. »

La chanteuse n’a au passage pas revu le film depuis sa sortie. « Les vêtements et l’esthétique sont devenus à la mode, mais à l’époque c’était juste ce qu’on aimait et ce n’était pas grand public. C’était notre monde, celui du début des années 1980, avant qu’un tas d’apocalypses nous tombent dessus. »

Image : © Sun Bai pour TROISCOULEURS

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