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FLASHBACK : « Furyo » de Nagisa Ōshima fête ses 40 ans

  • Damien Leblanc
  • 2023-05-24

Quarante ans après sa sortie, le drame de guerre de Nagisa Ōshima fascine toujours, en grande partie grâce à sa célèbre musique, créée par le récemment disparu Ryūichi Sakamoto.

Projeté en mai 1983 au Festival de Cannes puis sorti en France début juin, Furyo se déroule en 1942 dans un camp de prisonniers sur l’île de java où le détenu anglais Jack Celliers (David Bowie) va perturber la discipline de fer imposée par le commandant japonais du lieu, le capitaine Yonoi (Ryūichi Sakamoto, aussi compositeur de la musique du film). « Une part de la fascination vient du face-à-face entre Bowie et Sakamoto, dirigé par un Nagisa Ōshima qui transformait une fresque historique à grand spectacle en film intimiste à la dimension homosexuelle évidente », confie Thierry Jousse, auteur du Dictionnaire enchanté de la musique au cinéma (Marest Éditeur, 2022). « S’ajoute à ce côté transgressif la musique obsédante de Sakamoto et le morceau “Merry Christmas, Mr. Lawrence”, ritournelle électronique qui a fait le tour du monde. C’était la première B. O. de Sakamoto, même s’il était déjà célèbre avec son groupe Yellow Magic Orchestra. Le thème de Furyo a un aspect enfantin, il tournoie sur lui-même et reste gravé dans les têtes. »

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En habillant de cette envoûtante mélodie synthétique un récit situé pendant la Seconde Guerre mondiale, le musicien réussissait un coup de maître. « J’avais rencontré Sakamoto dans les années 1990 et j’étais frappé de voir à quel point il était cinéphile. Il m’avait demandé comment était le dernier film de Godard. Cet amour du cinéma lui permettait de parfaitement comprendre quel effet pouvait produire l’alliance d’une musique et d’une image. Le thème de Furyo fonctionne encore aujourd’hui, car sa texture sensuelle n’a pas la froideur de la plupart des sons electro de l’époque. Ce morceau est martial, mais aussi très nostalgique. » Décédé le 28 mars dernier, Sakamoto avait composé d’autres musiques de films, comme Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, qui lui valut un Oscar en 1988. Mais la mélodie de Furyo, indissociable des plans de David Bowie transpirant dans l’enfer masochiste de Java, reste son chef-d’œuvre.

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Images (c) Bac Films

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