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FLASH-BACK : « Les Visiteurs » fête ses 30 ans

  • Damien Leblanc
  • 2023-01-20

Trente ans après sa sortie, la comédie fantastique de Jean-Marie Poiré reste furieusement culte. Au point d’avoir influencé, pour le meilleur et pour le pire, la vision que le public se fait du Moyen Âge.

Quand Les Visiteurs sort au cinéma fin janvier 1993, personne ne se doute de l’ampleur du succès que va connaître cette comédie de Jean-Marie Poiré. Porté par le bouche-à-oreille, le film atteindra 13,78 millions d’entrées en France. Ce récit dans lequel le comte Godefroy de Montmirail (Jean Reno) et son serviteur Jacquouille (Christian Clavier) se retrouvent transportés depuis l’an 1123 jusqu’aux années 1990 – où ils rencontrent Béatrice de Montmirail (Valérie Lemercier), la descendante de Godefroy – devint ainsi rapidement culte, malgré ses raccourcis historiques.

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« Le Moyen Âge, c’est globalement mille ans. Et on va trouver dans le film des tenues qui correspondent aux viie et viiie siècles, mais aussi des armes ou accessoires qui sont plutôt des xive et xve siècles. Mais ces décalages ne choquent pas, car on a tendance à voir le Moyen Âge comme une seule période un peu figée », témoigne Justine Breton, maîtresse de conférences en littérature française à l’université de Reims Champagne-Ardenne et spécialiste de médiévalisme. « Le film joue avec les clichés. C’est très drôle, car c’est du comique de caractère qui ne prétend pas transmettre une vision réaliste. Le seul élément qui me fait tiquer est de voir combien ce film a infusé tout un pan de la culture au point que beaucoup de personnes conservent l’idée qu’au Moyen Âge tout le monde était sale. Or, on sait que les questions d’hygiène étaient très développées, y compris pour les catégories sociales les plus basses. Un paysan ou un serf comme Jacquouille n’aurait jamais eu des dents aussi abîmées. »

Avec son casting en état de grâce, sa musique exaltée signée Éric Lévi et les liens émotionnels qu’il tisse entre des personnages hauts en couleur et leurs descendants, Les Visiteurs n’en demeure pas moins, loin devant ses suites moins réussies, un savoureux hommage à l’une des périodes les plus fascinantes de l’histoire de France.

Illustrations : Sun Bai pour TROISCOULEURS

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