Février est construit en trois parties. La première met en scène un vieux berger et son petit-fils vivant au son paisible des cloches suspendues au cou des brebis, dans le cadre pastoral et estival de la Bulgarie rurale. La deuxième dépeint le mariage d’un tout jeune couple, avant que le mari ne parte pour l’armée où il se tient à l’écart des autres militaires. Le troisième segment, au milieu d’une nature glacée et brumeuse, figure un vieil homme vivant seul…
Une mise en scène contemplative fait le lien entre ces actes dont on comprend, grâce à quelques récurrences, qu’ils retracent à chaque fois un nouvel âge (enfance, jeunesse, vieillesse) dans la vie solitaire et austère d’un berger, Petar. Au fil du temps revient la fascination du personnage pour les oiseaux, dont il ira jusqu’à imiter le cri – ce qu’on ne perçoit pas comme un symbole un peu lourd de son besoin de liberté, car dans le film, et c’est sa beauté, rien n’est ostensible. Plus qu’à donner des indices sur le repli d’un homme, Kamen Kalev s’attache à son opacité même, et semble nous demander de simplement ressentir son rythme, sa présence.
Février de Kamen Kalev, UFO (2 h 05), sortie le 30 juin