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Festival de Cannes 2024 : 3 stars hollywoodiennes qui font leur grand retour

  • Joséphine Leroy
  • 2024-04-12

Gros shoot de nostalgie à l’écoute de la liste des films retenus en sélection officielle, qui ont remis sur le devant de la scène trois figures qui restent pour nous à jamais associées au cinéma hollywoodien des années 1990 : ceux de l’impériale Demi Moore et des vieux beaux Kevin Costner et Richard Gere. Mini-portraits de ces stars qui pourraient faire un triomphant retour sur la Croisette.

KEVIN COSTNER

Kevin Costner dans Bodyguard de Mick Jackson (1992)

Il est celui qui, visage fermé et du genre taciturne, sauvait Whitney Houston des fans en délire et de ses (très) mauvaises fréquentations dans le cultissime Bodyguard de Mick Jackson (1992) – il y incarnait le garde du corps et amant d’une pop star tourmentée. C’est dans ce costume ultra séduisant, dans la brume de salles de concert enfumées et inquiétantes, qu’il nous est apparu comme par magie. On aurait aussi pu citer son personnage de procureur, qui remet en cause la thèse officielle de l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy par Lee Harvey Oswald dans JFK, film de procès d’Oliver Stone sorti en 2001. Ou celui d'un officier de la guerre de Sécession dans Danse avec les loups (et pas les stars), film multi-oscarisé qu’il a réalisé en 1990.

C’est justement en tant que réalisateur qu’il fait son retour à Cannes, vingt ans après son dernier film (Open Range), pour le premier volet d’un triptyque au titre bien ambitieux, présenté hors compétition : Horizon : An American Saga. Il joue le personnage principal de ce western politique, dont voici le pitch : « Une quinzaine d'années avant et après la guerre de Sécession, l'expansion vers l'Ouest est semée d'embûches qu'il s'agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres ou de la détermination impitoyable des individus cherchant à les coloniser. » Sera-t-il le bon, la brute, le truand, ou tout ça à la fois ? Réponse en mai.

DEMI MOORE

Demi Moore dans Ghost de Jerry Zucker (1990)

Sa page Wikipédia, un poil réductrice mais très représentative de la manière dont on traite les actrices hollywoodiennes, la présente d’emblée comme un « sex-symbol des années 1990 ». Alors oui, certes, Demi Moore, grande brune aux traits fins, s’est fait une spécialité d’incarner des femmes belles, souvent séductrices, dans Ghost (1990), Proposition indécente (1993), Harcèlement (1994) ou encore Strip Tease (1996). Là, on vient d’énumérer un paquet de films qui n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Mais n’oublions pas que Demi Moore, c’est aussi une collaboration avec Ridley Scott (À armes égales, 1997) ou Emlio Estevez (Bobby, 2006). On passe sur son rôle dans LOL USA, l’adaptation américaine un peu pétée du teenmovie de Lisa Azuelos.

On préfère parler du dernier rôle dans lequel elle nous a épatés : celui d’une mondaine new-yorkaise accusée d’avoir accidentellement tué son mari à coup de fusil, dans la deuxième saison de la série anthologique Feud (Feud : Capote vs. The Swans, 2024). Une chronique bitchy, féministe et délirante imaginée à partir de la vie de Truman Capote, et réalisée par Gus Van Sant. À Cannes, l’actrice joue dans l’un des films qu’on attend le plus : The Substance de Coralie Fargeat (Revenge), qui s’est hissé en Compétition. On sait pour le moment peu de choses à part qu’il s’agit d’un body horror bien sanglant. On est absolument persuadé que Demi Moore, plus féroce que jamais, sera parfaite là-dedans.

RICHARD GERE

Richard Gere dans American Gigolo de Paul Schrader (1980)

Chez Paul Schrader, il était un American Gigolo (1980) accro au luxe, et victime d’un dramatique quiproquo judiciaire. Quarante-quatre ans plus tard, l’acteur retrouve le brillant cinéaste et scénariste de Taxi Driver pour Oh, Canada (en Compétition), aux côtés d’un jeune successeur : le nouveau chouchou du cinéma américain Jacob Elordi. Il y jouera un documentariste réfugié au Canada à la fin des années 1960, après avoir fui la guerre du Viêt- Nam. Cinéaste reconnu mais gravement malade, il est interviewé par un jeune journaliste pour une ultime confession sur sa vie. Avant d’accepter ce rôle crépusculaire, où était Richard Gere, roi des romcoms des années 1990 (dont Pretty Woman, qui avait fait exploser son capital séduction) à la fossette et à la chevelure poivre et sel so sweet ?

On pose l’hypothèse de la longue retraite bouddhiste (car il l’est). Mais malgré tout, on ne comprend pas trop comment celui qui a été élu en 1990 – à l’âge de 50 ans – « l’homme vivant le plus sexy » par le magazine People a pu disparaître à ce point des radars. Rappelons ses quelques faits d’armes : Cotton Club de Francis Ford Coppola (qui sera aussi à Cannes pour MegalopolisMegalopolis, une aussi grosse attente), Chicago de Rob Marshall (pour lequel il remporte un Golden Globe) ou I’m Not There de Todd Haynes. On ne sait pas si « less is more » est un précepte bouddhiste, ça semble en tout cas être assez proche de la philosophie de vie de l’acteur, qu’on a bien hâte de retrouver.

Retrouvez toute la liste des films en sélection officielle ici.

Image de couverture : Demi Moore dans Please Baby Please d’Amanda Kramer

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