Les Miens s’inspire de votre histoire familiale. D’où est venue l’envie de faire un film aussi personnel ?
De l’accident qui est survenu à mon frère. J’ai cru que ça allait être le thème de mon film [sur une fratrie qui se réunit après l’accident de Moussa, un des leurs, victime d’un traumatisme crânien après une soirée arrosée, ndlr], mais ça m’a très vite dépassé. Ça a déclenché quelque chose dans mon esprit. Je me suis rendu compte que c’était un prétexte pour raconter, non seulement ma famille, mais aussi l’histoire de cette première génération d’enfants de l’immigration, sans passer par le prisme de la culture ou de la religion. Et de dire ce qui fait de nous des hommes et des femmes imparfaits, avec des dysfonctionnements, des conflits, de l’amour.
Vous décrivez dans le film l’organisation interne de la famille, le rôle joué par chaque frère et sœur, la façon dont les uns et les autres se mettent plus ou moins en avant ou en retrait, selon l’âge, la classe sociale… Quel rôle occupiez-vous dans votre fratrie ?
Je suis assez proche de Ryad, le personnage que je joue dans le film [présentateur d’un talk-show très populaire sur le foot, ndlr]. Mes parents avaient donné un blanc-seing à mon frère aîné, qui avait mon éducation sous sa responsabilité. Ils se sont assouplis avec les années. Ce qui fait que ça a été beaucoup plus facile pour nous. On n’est pas tous égaux dans une fratrie. Les aînés sont souvent sacrifiés. Dans notre famille [d’origine marocaine, elle s’est installée en France au début des années 1960, ndlr], ce sont eux qui ont connu les bidonvilles [desquels ils ont déménagé alors que Roschdy Zem avait 18 mois, ndlr].
Nous, on a connu les HLM. Il y a comme une lumière qui s’est éteinte dans leur regard. Et alors plus tard, quand on est artiste, qu’on a une notoriété, ça vous confère un statut encore plus particulier. En ce qui me concerne, ça me protégeait de tout. Il y avait une forme d’injustice par rapport à mes frères et ma sœur. Comme si ce que je faisais était beaucoup plus important que ce que faisait mon frère comptable ou mon autre frère chauffeur de taxi. Et j’en ai profité. Parce que ça vous épargne des moments où on a besoin de vous pour soutenir, accompagner quelqu’un, partager ces moments parfois douloureux qui existent au sein d’une famille. Je raconte dans le film comment j’ai pu en abuser. Il y a une démarche thérapeutique, on ne va pas se mentir. C’est un peu mon mea culpa, en plus d’être un hommage à mes frères et ma sœur.
Vous ne vous faites pas de cadeau.
Non, mais honnêtement, c’est assez jouissif, parce qu’à partir du moment où je me mets en scène, je rentre dans une mégalomanie évidente, même si j’essaie de faire attention. Et alors dire « action ! » pendant qu’on est en train de jouer, c’est hyper mégalo ! Fin de la parenthèse. Je pense à une série de Louis C.K., qui se met en scène dans des situations assez pathétiques. C’est une vulnérabilité qui créé chez moi une empathie, une compassion. Je trouve qu’il n’y a pas meilleur moyen de se raconter qu’à travers ses travers.
Les scènes à table sont très intenses. Comment avez-vous pensé leur mise en scène ?
J’ai voulu mettre en place une espèce de bordel organisé. J’avais deux caméras qui tournaient tout le temps. Je voulais que le off n’existe pas, que les acteurs comprennent qu’ils pouvaient être à tout moment dans le champ. Parfois, je ne les prévenais pas. Et puis souvent, au cinéma, on sert des plats mais, si vous regardez bien, les acteurs ne mangent que des petites michettes de pain. Là, j’avais prévenu mon accessoiriste, je lui ai dit : « Je veux un vrai gigot qui a mijoté pendant sept heures. Et on tournera cette scène à l’heure du déjeuner. Ni avant, ni après la cantine. Pendant la cantine. » J’aime bien parce que ça renvoie à des films de Cassavetes ou des comédies italiennes, où les acteurs se régalaient tout en parlant. Moi, j’ai dit aux acteurs : « Voilà, y’a pas de texte, vivez ! » Julien Poupard, mon chef opérateur, avait lui aussi cette liberté. Ce que j’aime c’est quand l’imprévu se faufile dans le travail.
« J’ai une admiration sans faille pour ces générations qui ont été déracinées et qui ont rasé les murs toute leur vie. »
Quels souvenirs votre enfance et votre adolescence à Drancy, pendant les années 1970 et 1980, vous ont-elles laissé ?
Vous savez, les quartiers populaires à Drancy, jusqu’à un certain âge, c’est un lieu extraordinaire. J’en garde beaucoup de bons souvenirs, des moments très joyeux. Et puis il y a un moment dans votre vie – surtout à l’adolescence – où vous avez une petite voix intérieure qui vous dit : « Ne fais pas ta vie ici. » Et qui vous pousse à aller dans un monde pas très loin, à l’autre bout du périph. Malheureusement – vraiment malheureusement –, je n’aurais pas pu m’épanouir à Drancy. La manière dont ces villes sont conçues, c’est le vrai problème. Ce ne sont pas des villes qui vous permettent de grandir intellectuellement. Il était important pour moi de partir de là-bas afin de me confronter à la vraie vie.
À coups de petites touches discrètes et tendres, Les Miens raconte aussi la génération de vos parents. Dans une interview à Le Monde, vous racontez avoir été marqué par l’image de votre père, qui travaillait dur sur les chantiers où il était ouvrier. Devenir acteur, c’était une façon pour vous d’échapper à ça ?
J’ai une admiration sans faille pour ces générations qui ont été déracinées et qui ont rasé les murs toute leur vie. C’est pour ça que quand j’ai reçu le César du meilleur acteur [pour son rôle dans Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin, en 2020, ndlr], j’ai rendu hommage à mes parents. Ce sont mes héros. Pour avoir passé deux ou trois étés sur les chantiers avec mon père, je me demande comment on peut survivre à ça, à cette pénibilité physique et intellectuelle du travail. Je me souviens que quand j’arrivais sur les chantiers, j’étais déjà fatigué parce que je venais de passer une heure dans les transports. Il y avait ça, et en plus la pression de la famille restée au pays qui vous dit : « Attention, toi, t’as de la chance, nous on en a moins, donc ne nous oublie pas. » C’est un poids d’une lourdeur incommensurable ! Mes parents se sont sacrifiés pour nous et quand ils ont été en âge de se reposer, ils sont morts. C’est terrible. La seule chose qui me soulage, c’est de me dire qu’en fonction des générations, la vie est de plus en plus simple. Je pense que mes parents ont eu une vie plus simple que celle de leurs parents. J’ai évidemment une vie beaucoup plus simple que celle de mes parents. Et je pense que mes enfants ont une vie plus simple que la mienne.
Vous avez travaillé aux puces de Clignancourt pendant dix ans. Vous avez décrit ça comme une « école de théâtre ». Comment ça ?
Les puces, d’abord, c’était un lieu de rencontres extraordinaire. J’y ai travaillé avant l’avènement des centres commerciaux, donc c’était vraiment des centaines de milliers de personnes qui débarquaient. Entre nous, il y avait une vraie familiarité. On avait un jeu qui consistait à trouver l’attitude idéale pour déclencher une vente. Donc, en fonction de la personne que vous aviez en face de vous, trouver l’attitude idoine. Et les meilleurs vendeurs, c’est ceux qui savaient trouver la personnalité à endosser pour créer chez le client plaisir et confiance. Parfois, on ajoutait des gages, par exemple bégayer ou zozoter. Mais attention, on était payés à la vente, donc bégayer, ça ne voulait pas dire faire n’importe quoi. C’était vraiment trouver une vérité dans le bégaiement pour que le client ait une forme d’empathie pour vous. S’il s’apercevait de la supercherie, la vente, elle était morte. Donc ça a été une grande école de comédie pour moi.
L’un de vos mentors au cinéma, ça a été André Téchiné, avec lequel vous avez travaillé trois fois : sur J’embrasse pas en 1991, Ma saison préférée en 1993 et Alice et Martin en 1998. Qu’avez-vous appris à ses côtés ?
J’ai appris à ne pas apprendre justement. Il me demandait de ne pas me laisser intoxiquer par le plateau, la technique. Je me souviens qu’il ne me donnait pas de texte, il me disait au dernier moment ce que j’avais à dire. Je ne connaissais même pas le scénario. Il me demandait de garder mon naturel. Mais moi à l’époque, je voulais ressembler à tous les acteurs autour de moi. Je comprends mieux aujourd’hui ce qu’il voulait dire. Il est allé chercher ce qu’il y avait de plus brutal chez moi. C’était une méthode qu’il avait optimisée.
Votre premier grand rôle, c’est dans N’oublie pas que tu vas mourir (1994) de Xavier Beauvois, qui vous a propulsé dans un autre monde : celui de Cannes, des paillettes, du champagne… Qu’est-ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?
J’avais 28 ans à l’époque, donc je n’étais plus vraiment un gamin, mais c’est là que j’ai senti qu’il se passait quelque chose. Après ce rôle, je n’ai plus jamais arrêté de travailler. J’ai été très sollicité, avec des rôles très différents. Avant, j’avais un demi-pied dans le cinéma. Avec ce rôle-là [Roschdy Zem campe le personnage d’Omar, qui initie Benoît, joué par Beauvois, au crack, en pleine période du SIDA, ndlr], j’y suis complètement rentré. Donc oui, il y a eu Cannes. Pas de succès en salle mais un succès critique. Et j’ai bien vu qu’autour de moi il y avait une catégorie de metteurs en scène, plutôt cinéma d’auteur, qui d’un coup s’est penché sur moi. Et après il y a eu Chéreau, Garrel, Bouchareb et compagnie. C’est à partir de ce film que je me suis dit que ça pourrait être mon métier.
Roschdy Zem et Xavier Beauvois dans N’oublie pas que tu vas mourir (1994)
Vous ne vous sentiez pas légitime avant ça ?
Disons que je considérais le cinéma comme une récréation. Mon vrai métier, c’était les puces. On en parlait récemment avec Sami Bouajila [qui joue son frère dans Les Miens, ndlr] : on n’avait pas de modèles qui nous laissaient espérer qu’une carrière était potentiellement réalisable. C’était sans compter l’avènement d’une génération de réalisateurs qui voulaient montrer une France qui ressemble à celle dans laquelle ils évoluaient. Et puis quand je me retourne un peu sur mon parcours, je me dis que j’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment. Beauvois qui se souvient de moi chez Téchiné, ça crée une dynamique qui m’entraîne vers un certain cinéma qui fait que je suis encore là à discuter avec vous aujourd’hui. Si, à ce moment-là, on m’avait proposé une comédie potache, je l’aurais sans doute acceptée, et je ne serais peut-être pas en train de discuter avec vous. Le plus difficile au cinéma, c’est de s’inscrire dans la durée. Je me demande par exemple comment, à 57 ans, je peux continuer à créer du désir.
Vous citiez Patrice Chéreau, qui revient dans l’actualité, notamment avec le film Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi, qui sort en novembre et revient sur la période où elle l’a connu, au tout début de sa carrière de comédienne. Beaucoup d’acteurs qui l’ont côtoyé en ont été très marqués. Vous aussi ?
Patrice Chéreau poussait l’émotion avec les acteurs jusqu’à son paroxysme, ça lui a valu une réputation de metteur en scène très intense. Moi, quand je suis arrivé sur le film [Ceux qui m’aiment prendront le train, sorti en 1998, ndlr], j’étais un élément extérieur. J’avais très peu d’expérience, je ne connaissais personne, je ne savais pas ce qu’étaient les Amandiers [nom de l’école fondée par le cinéaste et metteur en scène dans les années 1980, ndlr]. Et j’ai bien vu que, dans sa façon de m’aborder, il avait un comportement totalement différent. Au début, il avait même peut-être de la crainte, j’avais presque l’impression qu’il me prenait pour un délinquant – j’ai un peu joué avec ça. Puis, par la suite, j’ai eu un rapport très tendre et chaleureux avec lui. J’en parlais avec Anouk Grinberg [qui joue sa compagne et la mère du personnage de Louis Garrel dans L’Innocent, ndlr]. Elle me disait à quel point leurs rapports balançaient entre amour et tension. Avec moi, ça n’a été que paisible et pacifique.
Le cinéma français a longtemps invisibilisé ou caricaturé les familles issues de l’immigration. Vous avez le sentiment de contribuer à renverser certains clichés avec Les Miens ?
Il y a surtout une volonté de ma part de montrer ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu. Ce n’est qu’après avoir terminé mes films que je réalise que je sors peut-être de certains archétypes. Dans Les Miens, celui de la famille nord-africaine. Contrairement à d’autres films, je ne vais pas aller justifier les prénoms arabes de mes personnages. C’est juste une famille française avec tous ses dysfonctionnements. Je raconte une tribu qui a ses propres codes, ses statuts, et cette façon de s’aimer alors que ce n’est parfois pas si simple. Parce qu’une famille, ça agit comme un abri – la mienne a été un garde-fou formidable. Mais il faut aussi réussir à s’en extirper, ne pas s’enfermer dans ce confort qui vous empêche d’élargir votre champ de vision. J’espère que c’est une famille dans laquelle tout le monde peut se reconnaître.
Les Enfants des autres, L’Innocent et maintenant Les Miens ont ce point commun : ils ont une vision très moderne de la famille. Vous trouvez qu’il y a un changement de paradigme dans le cinéma contemporain ?
Oui, je sens une nouvelle dynamique, d’abord dans les différentes propositions qu’on me fait. Mais je crois que c’est aussi lié au développement d’une sororité, du féminisme. Il y a toute une génération de cinéastes – Rebecca Zlotowski, Céline Sciamma, Audrey Diwan, Alice Winocour…–, qui vient enrichir le cinéma d’un point de vue émotionnel. On sent que la place des femmes dans le cinéma devient de plus en plus importante. Et c’est une place qui leur revient, attention ! Mais jusqu’ici, cette lacune nous avait presque échappé. Ça a fini par nous paraître naturel. Là, on est en train d’enfin mettre des personnages secondaires en avant, de sortir du cinéma patriarcal des années 1980, où la femme était réduite à un rôle de faire-valoir. C’est pareil pour les minorités ethniques : on n’a plus besoin de justifier sa présence et surtout, on n’apparaît plus en second plan. On ne suit plus le prisme des médias qui, dès qu’ils s’intéressent à des gens de banlieue, amènent forcément un thème social fort. Avec Les Miens, j’avais envie de raconter à ma manière cette génération qui est née en France, qui y vit depuis 60 ans, et qui a eu comme tout le monde ses difficultés à trouver un travail, emmener ses enfants à l’école, payer son loyer… Je ne veux pas essentialiser ces personnes, les réduire à leur religion ou à leur culture, au voile ou au couscous. Il y a un terme que je n’aime pas du tout, c’est celui d’« assimilation ». Nous, les enfants d’immigrés, on s’adapte, mais ce n’est pas pour autant qu’on rejette ce qu’on est, d’où l’on vient, ce qu’on nous a inculqué.
Virginie Efira et Roschdy Zem dans Les Enfants des autres
On vous a souvent filé des rôles de flics ou de délinquants sombres et mutiques. Vous n’en avez jamais eu marre d’être abonné à de tels personnages ?
Si, à chaque fois que je voyais un personnage de flic arriver, je me disais : « Bon, on va peut-être s’arrêter là. » Le dernier que j’ai joué, c’était celui de Roubaix, une lumière. Le flic, ça reste un vieux fantasme de la France interlope. C’est toujours fascinant pour le cinéma. Mais quand je fais le film de Desplechin, je n’ai pas l’impression de jouer le même flic que celui de Mains armées [de Pierre Jolivet, 2012, ndlr] ou du Petit lieutenant [de Xavier Beauvois, 2005, ndlr]. Pour les voyous, c’est pareil. Quand Louis Garrel m’a proposé le rôle d’un ex-détenu, j’ai fait : « Wow wow wow… » Et puis je le lis et je me rends compte que le fait qu’il soit un ex-détenu est un détail. Ce qui est important, c’est qu’il est tendre, sentimental, très amoureux. Et ça, ça me touche, ça me bouleverse. Ce qui compte c’est de montrer un personnage avec des failles, une fragilité. Donc je ne me prends plus la tête avec ça.
Roschdy Zem et Antoine Reinartz dans Roubaix, une lumière
Quel a été le plus gros défi de votre carrière ?
Le plus grand défi, encore aujourd’hui, c’est de me dénuder de plus en plus – professionnellement évidemment. De faire appel à mes sentiments les plus profonds. Je ne veux pas rentrer dans une zone de confort qui me ferait aligner les rôles successivement, avec des personnages comme ça qui sont un peu force tranquille, marmoréens. Je reçois encore beaucoup de propositions de ce genre. Mais la vraie force d’un acteur, c’est de savoir dire non. C’est aussi provoquer du désir chez les metteurs en scène les plus audacieux. J’ai envie qu’ils puissent m’imaginer, me fantasmer, dans des rôles aussi variés que possible.
« Est-ce qu’on n’est pas en train de s’abêtir à base de notifications ? »
Dans Les Miens, vous montrez les incompréhensions qu’il peut y avoir entre votre génération et celle de vos enfants, mais aussi ce qui les relie. Comment percevez-vous la jeunesse ?
Je la perçois comme mes parents ont dû percevoir ma génération, c’est-à-dire avec une forme d’inquiétude, parce qu’il y a tellement de choses qui nous dépassent. Je suis fasciné par la forme d’individualisme que provoque le progrès. Voyez, là, on se parle, il y a une grève [l’entretien s’est fait au moment du mouvement social du 18 octobre, alors que plusieurs syndicats ont appelé à une hausse des salaires, ndlr], donc on « zoome ». Là, d’ailleurs, je reçois une notification qui dit combien de temps d’interview il nous reste…
On sent dans le film que vous défendez ce retour au réel. Le tout-virtuel vous angoisse ?
Oui, parce qu’aujourd’hui, on peut tout faire depuis chez nous. Je ne vais plus au restaurant, j’appelle Deliveroo. Je suis inscrit à toutes les plateformes possibles et inimaginables. Je n’ai plus besoin d’aller en boîte pour draguer, j’ai une application pour ça. Pour les luttes politiques, on signe des pétitions en ligne. On parle aujourd’hui beaucoup de la baisse de la fréquentation des salles, mais tout est moins fréquenté ! Donc, ouais, j’ai une forme d’inquiétude par rapport à ça : est-ce qu’on n’est pas en train de s’abêtir à base de notifications ? Je trouve qu’Internet est un outil formidable, mais la façon dont on s’en sert… Il faut penser à se réunir, à faire des choses ensemble. Avec Les Miens oui, je cherche à recréer cet échange pour lequel il faut se battre. C’est un combat. Je sens que j’ai un rôle à jouer là-dedans comme acteur et cinéaste. Je fais tout pour dire aux jeunes : « Mon film, c’est en salles qu’il faut que tu viennes le voir. »
Photographie : Tournage de Roubaix, une lumière / © Shanna BESSON/ Allociné