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Benoît Magimel : « On m’appelait le prince du silence, j’étais le cauchemar des journalistes »
- Quentin Grosset
- 2022-10-21
Dans « Pacifiction. Tourment sur les îles » d’Albert Serra, un Benoît Magimel comme on ne l’a jamais vu incarne De Roller, un Haut-Commissaire de la République Française à Tahiti, complètement déphasé alors que la rumeur d’une reprise des essais nucléaires se propage. Dans ce film fou et désorientant, l’acteur brille en baratineur de première. Celui que les journalistes ont longtemps appelé « le prince du silence » nous reçoit dans sa maison du XVIe arrondissement parisien et se livre à nous – entre deux caresses à sa chienne Nova - sur sa liberté retrouvée, sa jeunesse d’enfant-acteur ébouriffé, et sa quarantaine apaisée.
On ne sait jamais trop quoi penser de De Roller. Au départ, on le soupçonne de cacher une éventuelle reprise des essais nucléaires aux habitants de l’île. Puis on découvre que lui-même n’est au courant de rien.
Avec Albert Serra, on a bossé sur les contradictions. Je lui disais : « Il faut toujours semer plus le doute. » Je lui ai proposé que le personnage porte des lunettes fumées : c’est le mystère, mais on entrevoit toujours son regard. Pour moi De Roller, sans son costume croisé, sans lunettes de soleil, c’est un plouc. Il met tous ses accessoires et ça devient un acteur, toujours en train de se pavaner. Les gens de pouvoir, quelquefois, ils peuvent être sympas. C’est là où tu te fais piéger, parce qu’eux sont aguerris à ça. Il y a plein de gens qui les haïssent et eux vont les voir en disant : « Ça va ? » Il y a une violence sexuelle générée par le pouvoir. Je me souviens d’une phrase qui m’avait choquée, que De Villepin aurait prononcée à propos de Sarkozy : « Je vais le baiser avec du gravier ! » Mais De Roller, c’est au-dessus, il baise même plus. Il a plus besoin. Il est ailleurs.
Albert Serra : « Le côté crépusculaire du pouvoir, ça donne envie d’avoir des images »
Lire l'entretienLe personnage de De Roller est complètement désorienté, perdu sur l’île. Est-ce que vous l’étiez aussi au tournage ?
Je travaillais avec une oreillette, comme ça, Serra me soufflait des phrases. C’est un outil fabuleux parce que ça permet de rester dans l’instant. Albert, il installe l’ambiance, puis moi je m’amuse avec ce que j’entends, ce que je vois. Si j’ai l’inspiration à un moment donné, je fais un petit pas de danse. Je vais provoquer mes partenaires, sans que personne ne s’y attende. J’essaye d’être toujours en mouvement, avec la caméra qui couvre trois axes. Trois caméras, c’est génial, c’est ça la liberté ! On n’est jamais emmerdé par une scène à reprendre depuis le début, et on peut passer quatre heures sur la même prise.
Dans une interview donnée à Télérama lors du dernier festival de Cannes, vous avez confié que le fait de prendre du poids vous avait donné une assurance. Ça a joué pour ce personnage ?
Cette lourdeur, cette lenteur, ça marche bien quand tu incarnes des gens puissants. Moi, j’ai longtemps complexé d’être trop mince. J’essayais de devenir plus costaud mais, jusqu’à 30 ans, je n’y arrivais pas. Je n’avais pas la masse pour pouvoir endosser certains personnages. On m’a proposé de jouer Jacques Mesrine [rôle finalement tenu par Vincent Cassel dans L'Instinct de mort et L'Ennemi public n°1 de Jean-François Richet, sortis en 2008, ndlr). Mais j’étais pas assez dense, j’avais pas l’âge. Tu peux le voir dans Les Voleurs d’André Téchiné [sorti en 1996, ndlr], où je jouais un jeune malfrat. J’étais fluet, alors je forçais - dans le film si tu regardes bien j’ai toujours les yeux froncés.
Comment rester sur le fil, frôler le too much tout en étant convaincant ?
Avec l’expérience, c’est ça que tu comprends mieux. Quand tu joues une situation tragique, tu n’as pas besoin d’être tragique. Sinon tu alourdis le propos, tu es redondant. Pour le spectateur, tout à coup c’est difficile d’avoir accès à une émotion parce que tu lui en balances trop dans la tronche. Pour moi, les films d’action, de genre, sont très durs à jouer : tu es toujours à la limite du ridicule. Parce que dans la vie, tu ne sais pas ce que c’est que de recevoir un projectile, un coup de couteau [il crie de manière outrancière, comme s’il en recevait un, ndlr]. Je suis toujours en train de me demander comment je vais jouer ça. En général les acteurs font soit comme s’ils s’asphyxiaient, soit comme s’ils s’évanouissaient. Il faudrait essayer de réinventer ça.
« J’ai compris que pour rester intéressant, il ne faut pas se livrer. »
Vous vous voyez comme un acteur réinventé ?
Je suis dans la quarantaine que j’attendais patiemment. Vers 15 ans, tous les acteurs que j’aimais avaient une quarantaine d’années. C’était Jean Gabin, période Jean Renoir-Marcel Carné, ou Jules Berry, son éloquence, son naturel – un joueur invétéré qui m’avait bluffé dans Le Jour se lève [sorti en 1939, ndlr] de Carné. J’essayais de trouver des modèles parce que j’avais des complexes. Je n’avais pas les mêmes raisonnements que les acteurs de mon âge, je ne savais pas avec quels cinéastes je voulais travailler.
Je détestais qu’on me dise que j’étais un « jeune premier ». Pour moi ça voulait dire « lisse », « premier de la classe. » J’avais du mal à m’intégrer avec les gens du cinéma [il est né à Paris d’une mère infirmière et d’un père employé de banque, ndlr]. Parfois, j’oubliais de découdre mes poches quand je mettais un costard. Quand je mettais un costume pour une cérémonie, je mettais toutes les pièces. Les jeunes qui étaient dans le cinéma depuis toujours mettaient un tee-shirt sous leur veste, ils étaient plus dépareillés. Puis j’ai étudié, j’ai regardé. J’ai su évoluer dans plusieurs milieux. Je savais comment faire effet, avec mes yeux bleus, ma petite tête blonde.
D’ailleurs quand, gamin, on allait tirer des trucs avec les copains, je partais en première ligne, parce que je rassurais tout le monde. J’allais voir le mec à la caisse, et les copains derrière ils allaient voler la bombe de peinture pour qu’on puisse aller graffer. Très vite, j’ai compris que l’habit fait le moine… Mais je reste en colère contre des gens. Après la sortie de La vie est un long fleuve tranquille [film réalisé par Etienne Chatiliez, sorti en 1988, et premier rôle au cinéma de Benoit Magimel, ndlr], Jacques Doillon m’a plusieurs fois invité à dîner à l’hôtel Pullman, dans un restau chinois très bon. Il préparait un film. J’adorais raconter ma vie quand j’étais gamin, parce que je voulais surprendre, qu’on s’intéresse à moi. Alors je lui ai parlé, j’ai raconté. Et puis je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Des années après, une fois adulte, je me suis rappelé ça. Heureusement, tu n’y penses plus. Mais ce n’est pas bien.
Vous vous êtes dit qu’il valait mieux garder une sorte de mystère alors ?
C’est ce qui s’est passé après ça. J’ai compris que pour rester intéressant, il ne faut pas se livrer, ne pas parler de soi. Je ne voulais plus que les gens me connaissent, sachent d’où je viens, ce que j’aime. On m’appelait « le prince du silence », on disait que j’étais le cauchemar des journalistes. J’ai aussi commencé à penser à comment je présentais, à mon physique. Avant je me rasais la tête. Puis j’ai mis des fausses lunettes de vue, je me suis laissé pousser les cheveux, pour qu’on projette autre chose sur moi.
Vous avez croisé beaucoup de baratineurs comme De Roller à cette période ?
Oui. Au début, tu ne comprends pas pourquoi les gens sont aussi sympas. Tu es gamin, tu n’as jamais vu ça, tu te dis qu’il y a anguille sous roche. Tu vois le contrat de La vie est un long fleuve tranquille ? Le directeur de production me dit : « Viens dans mon bureau. Alors, combien tu veux ? » Que répondre à ça à 13 ans ? Il me dit : « 30 000, ça te va ? » Donc il sait très bien ce qu’il va me donner, mais il la joue quand même avec moi. J’ai 13 piges ! C’est quoi ce mec ? Je suis rentré à la maison, j’ai dit à ma mère : « C’est fou ! Y’a un zéro de trop. » Je n’avais pas de notion de l’argent. C’est pour ça que les enfants, ça me touche toujours. Dans ce milieu, on a une responsabilité quand on travaille avec eux. Il faut faire un suivi, c’est essentiel.
Bon, je vais balancer, mais… des années après, j’ai revu Chatiliez. Je l’aime beaucoup, hein. Mais il me dit : « Tu sais, on s’inquiétait pour toi à la sortie du film. Tu étais si jeune… » Je lui ai répondu : « Ah, tu t’es inquiété pour moi ? Mais qu’est-ce que t’as fait, en fait ? Tu m’as rappelé chaque année ? Tu as contacté ma mère pour savoir si j’allais bien ? Tu t’es intéressé à ce que je devenais ? » Ben non, c’est ça la déception. Tu vois Le Petit Criminel de Jacques Doillon ? C’est pareil. Gérald Thomassin, ils l’ont sorti de banlieue dure, il n’avait pas d’argent, et il s’est retrouvé avec un César [celui du meilleur espoir masculin, en 1991, ndlr]. Il a été balancé dans un monde qu’il ne connaissait pas et après il a fini en tôle… [soupçonné d’un féminicide survenu en 2008, il a bénéficié d’un non lieu en 2020, mais il est porté disparu depuis 2019, ndlr] Ce qui m’a aussi marqué avec ces gens du cinéma, c’est qu’ils ne parlent que de bouffe. Du style : « On a fait un petit restau la semaine dernière. » Toi, tu grandis, et tu te retrouves à ne parler que de bouffe aussi. C’est un apprentissage.
Vous vous êtes déjà confronté à des peurs via vos rôles ?
Ça arrive souvent qu’on me propose des rôles qui ont des résonances avec ce que je suis en train de vivre. J’ai vécu des trucs un peu difficiles, un peu lourds, je n’ai pas envie d’aller au cinéma pour jouer la même chose. De son vivant d’Emmanuelle Bercot, ça m’a fait peur. [Pour ce film où il incarne un malade du cancer, il a reçu le César du meilleur acteur en 2022, ndlr]. Je ne pouvais pas refuser parce que c’est ma pote, et puis le rôle est magnifique. Mais je n’avais pas envie de passer un an à maigrir et à jouer un mec mourant. Parce que ça me fait flipper, parce que j’arrive à un âge où je me dis, « Tiens, je devrais faire un check up. » C’est ça ma peur, parler de la mort, précisément au moment où je m’interroge dessus. Tu te dis, « C’est annonciateur d’un truc, ils vont me détecter quelque chose. » Et puis tu somatises. J’ai commencé à entrer dans le personnage et à avoir des douleurs dans le dos. Je me disais : « C’est chaud… » Je suis fumeur, j’aurais dû faire un test.
Le film on l’a fait quasiment en deux fois, il s’est arrêté, il a repris [suite à l’AVC qui a touché Catherine Deneuve, sa partenaire à l’écran, ndlr]. La première partie de tournage, j’étais renfermé sur moi-même, j’étais totalement extérieur aux autres. Après cette première partie, Bercot me dit : « T’as pas l’air heureux. T’as pas l’air avec nous. » Je lui avoue : « Je n’arrive pas à le vivre autrement. Ça me stresse. » Mais on reprend le tournage, et là, d’un coup, j’ai accepté. Il y a eu six mois qui ont permis de capituler. Je faisais des vannes en permanence, j’avais trouvé de la distance avec cette maladie, je l’incarnais, j’étais à l’aise avec. J’ai mis le même temps que celui de mon personnage à appréhender sa maladie. Mais j’avais tendance à être plus sensible que lui.
« Chabrol m’a dit cette phrase qui me fait encore marrer : ‘J’ai fait Hamlet avec Roger Hanin et son accent pied noir, alors tu vois on en fait des conneries !’ »
Vous avez tourné trois fois (La Fleur du mal, La Demoiselle d’Honneur, La Fille coupée en deux) avec un grand cinéaste qui montrait comme Serra la déliquescence des puissants : Claude Chabrol. Quel souvenir vous gardez de lui ?
Il a m’a appris à ne pas m’en faire, à me détendre. Quand tu commences, tu ne veux pas faire de connerie, de mauvais choix. J’avais un film que je regrettais d’avoir fait, je savais que ça n’allait pas être bien. Et Chabrol m’a dit cette phrase qui me fait encore marrer : « J’ai fait Hamlet avec Roger Hanin et son accent pied noir, alors tu vois on en fait des conneries ! » On dit souvent qu’il s’en foutait, que c’était juste un mec qui bouffait, un routier du cinéma. C’est pas vrai. On m’avait dit : « Il ne fera même pas attention si tu joues bien ou pas. » Le premier jour sur La Fleur du mal, j’ai fait exprès de mal jouer, pour voir s’il allait dire quelque chose. Et il l’a compris tout de suite !
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Lire l'articleEt avec Michael Haneke, avec lequel vous avez fait La Pianiste en 2001, et qui a l'image d'un cinéaste assez froid, comment ça s’est passé ?
Très bien, parce que je crois qu’Haneke est très sensible au travail. Aux essais pour La Pianiste, j’avais vraiment bossé mes scènes. Je sais qu’il avait aussi casté deux acteurs qui jouaient parfaitement du piano. Haneke m’a choisi alors que je n’en jouais pas, j’étais super fier ! Je m’étais blondi un peu les cheveux, j’étais arrivé comme un mec que j’avais vu dans un conservatoire dans un lointain souvenir. Quand j’ai commencé le cinéma, j’avais eu un sentiment de frustration quand André Téchiné m’avait dit : « Surtout, ne répète pas. » Il avait peur que je m’use. Mais moi, j’aimais explorer. Là, j’ai pu le faire. Haneke, c’était une construction.
La fameuse séquence d’humiliation sexuelle que fait subir la pianiste jouée par Isabelle Huppert à mon personnage dans des toilettes, on a fait soixante-huit prises. Cette recherche, c’est ça qu’Haneke s’autorise. Il m’a montré comment marcher. C’était drôle, très terre-à-terre. Hors champ, il m’a dit : « Tu as le pantalon baissé et tu dois bander. » Et il m’a beaucoup repris sur ma façon d’avancer vers Isabelle Huppert. « Non, on n’a pas l’impression que ton sexe est en érection là ! » [Il se lève et remime la scène comme s’il avait le jean baissé et avançait difficilement, ndlr.] Il va chercher le moindre détail, comme montrer à l’actrice comment masturber. C’est tellement précis !
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Lire l'entretienVous disiez tout à l’heure que vous faisiez du graff dans votre jeunesse ?
Et je continue de peindre [il nous montre du doigt un tableau tout en éclats de couleurs pop qui trône dans son salon, ndlr]. C’est très abstrait, de la couleur et de la calligraphie. J’ai peut-être quatre-cinq toiles dont je suis fier. Après, je n’aime pas trop ce truc de double-casquette, comme ces acteurs qui chantent, ou alors il faut que ce soit très bon. Mais la peinture me fait du bien. Et ça m’apprend aussi sur le travail d’acteur : il faut savoir à un moment lever le pinceau. Il ne faut pas insister sinon, à vouloir toujours faire mieux, tu passes à côté de quelque chose.
Vous avez commencé comment ?
Vers 12-13 ans, en 1986-1987. Paris était plongé dans une effervescence dingue, avec l’arrivée du hip hop et du graffiti. J’en ai fait jusqu’à 16 ans, puis j’ai arrêté, j’ai fait du cinéma. On venait graffer sur le terrain vague de Stalingrad, celui de Mouton-Duvernet. C’était un microcosme. Le langage de rue commençait. Le rap, personne ne savait encore ce que c’était. Quand j’ai rencontré le posse de Joeystarr, il ne faisait pas encore de rap. Il trainait avec Myles Meo Carter, le fils du jazzman Ron Carter, qui venait d’arriver de New York. Lui venait tout juste de recouvrir Paname avec sa peinture. Tout le monde ne parlait que de ça, on voyait inscrit « Meo » partout ! Et Joey m’a reconnu, « Hé mais t’es le petit de Chatiliez ! » Pour moi, c’était des grands. Et hop il m’emmène chez lui, et là je vois Mod2, je vois COLT, je suis fan de ces graffeurs, je suis un gamin ! On allait aux sounds systems aux Frigos à Tolbiac, on allait en boite à la Confusion, à la Main jaune, à la Scala… Pour moi, cette partie de mon enfance, c’est vraiment le terrain de jeu. On allait dans les catacombes, il ne fallait pas rencontrer les skinheads parce que, putain, y avait des histoires qui trainaient ! On contournait Châtelet-les-halles et Place Monge aussi pour ne pas se trouver face à ces golgoths avec leurs docks. Puis tout à coup avec le hip hop, on a dit stop à ces fachos, on va les combattre.
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Lire l'entretienQuel regard vous portez sur la jeunesse d’aujourd’hui ?
Des fois je me sens déconnecté, décalé. L’autre jour, j’entendais un minot qui disait : « Un mec qui n’a pas de compte Instagram, c’est bizarre. » Il trouvait ça suspicieux !
Dans Lola vers la mer de Laurent Micheli vous jouez le père d’une jeune fille trans. Dans Pacifiction, De Roller a une histoire avec une femme trans. Vous sentez-vous allié des causes LGBTQI+ ?
La transidentité, j’ai l’impression que ce n’est pas encore assez accepté dans notre société. Il faut une éducation plus en profondeur sur ces sujets. Ça passe aussi par des représentations. Je trouve qu’on régresse. À une époque, on représentait plus de minorités au cinéma, à la télé. Ce que j’aime aux États-Unis, c’est qu’ils arrivent à faire changer les choses à travers la discrimination positive. Moi j’ai adoré le personnage d’Omar dans The Wire, c’est un gangster, un tueur, il dépouille tous les mecs, il est gay et il a plein de petits copains. Et tous les mecs dans les quartiers ils disent : « Omar il est chanmé. » Tu enfermes les gamins en leur disant : « Faut être comme ci, faut être comme ça. » Moi, j’aimerais faire un film sur les idées reçues. Dans ma vie, à chaque fois je pensais qu’une chose était telle, je m’apercevais que c’était tout le contraire. C’est agréable de découvrir une réalité qui n’est pas celle qu’on t’a décrite.
Pacifiction. Tourment sur les îles d’Albert Serra, Les Films du Losange (2 h 45), sortie le 9 décembre
Portrait : Julien Lienard pour TROISCOULEURS