- Article
- 3 min
Dans la fête : retrouvez tous les articles du dossier
- TroisCouleurs
- 2023-07-11
Les lumières dans tous les sens, les silhouettes qui ondulent autour de soi, la musique jusqu’au ras de la tête… Le club est peut-être le lieu le plus cinématographique qui soit. Pourtant, jamais avant « La Bête dans la jungle » de Patric Chiha, découvert à la Berlinale en février, on y avait plongé si radicalement, pendant tout un film. Comme dans une vraie fête, quand le temps s’arrête. À Berlin, on découvrait aussi « After » d’Anthony Lapia, beau premier long qui se déroule pour moitié dans un club techno, et les deux films nous ont autant galvanisés que nos soirées depuis le déconfinement. On saisit l’occasion de ce numéro estival et de la sortie du film de Patric Chiha, le 16 août, pour consacrer un dossier à la fête, cet endroit de liberté et de lâcher-prise qui sait aussi se faire politique.
DOSSIER COORDONNÉ PAR TIMÉ ZOPPÉ.
L'INTERVIEW
Dans Domaine (2010), Patric Chiha filmait déjà des scènes de club spleenétiques et sensuelles. Son nouveau film, La Bête dans la jungle, se passe entièrement en boîte de nuit, de 1979 à 2004. May et John (Anaïs Demoustier et Tom Mercier) regardent les gens danser et les époques filer, attendant un événement mystérieux. On a donné rendez-vous au cinéaste autrichien dans une soirée queer à La Station – Gare des Mines pour l’interviewer au milieu de la frénésie techno.
Patric Chiha : « Le club, c'est l’espoir de vivre plus, lié à la tristesse du temps perdu »
Lire l'entretienDÉCRYPTAGE : PARTY HARD
Le cinéma a toujours filmé la fête. Peut-être parce qu’il vient de là, des cris des fêtes foraines et de la musique des bals populaires. De la danse serpentine de Loïe Fuller captée par les opérateurs Lumière jusqu’au voguing furieux du « Climax » de Gaspar Noé en passant par les boîtes de jazz clandestines du Hollywood de la prohibition, les corps, la danse, la transe, la musique et tout ce que peut cacher la nuit traversent l’histoire du cinéma.
Nuit et cinéma : histoires de soirs
Lire l'articleL'OEIL DES SPÉCIALISTES
Rebeka Warrior
Figure de l’electro avec ses groupes Mansfield.TYA, Sexy Sushi et Kompromat, elle était présidente du jury formats courts du Champs-Élysées Film Festival fin juin et signe la B.O. de Paula d’Angela Ottobah (en salles le 19 juillet). Elle s'est confiée sur ses beaux souvenirs de la nuit, au cinéma comme dans la vie.
Rebeka Warrior : « Si le temps ne s’arrête pas, c’est que c’est raté. C’est que c’est le jour ! »
Lire l'entretienRomaric Gouali
Grâce à La Darude et La Tchoin, deux collectifs qu’il a cocrées, le RnB, l’Eurodance et la trance des années 2000 font leur grand retour en soirée. Également DJ sous le pseudo de DJ Kwame, ce Parisien de 31 ans réenchante nos nuits, avec juste ce qu’il faut de nostalgie.
Romaric Gouali : « La nuit, c’est revêtir une cape et devenir Superman »
Lire l'entretienSimon Clair
Ex-rédacteur en chef de « Trax », magazine nuit et musiques électroniques brusquement arrêté en juin après 26 ans d’existence, Simon Clair coréalise avec Corentin Coëplet « Auto-Tune. De Cher à PNL, le Photoshop de la voix », une série documentaire diffusée sur Arte.
Simon Clair : « Dans l’équipe de ‘‘Trax’’, on écoutait de la techno pointue, mais on écoutait aussi Jul »
Lire l'entretienMC danse pour le climat
Sous ce pseudo se cache Mathilde Caillard, une militante écolo de 25 ans, membre du collectif Alternatiba Paris, qui s’est rendue célèbre sur les réseaux, en mars dernier, en postant une vidéo géniale devenue virale où elle danse sur de la techno en pleine manif contre la réforme des retraites.
MC danse pour le climat : « La fête permet de lier nos solitudes réciproques »
Lire l'entretienFlorian Bardou
Journaliste à Libération, Florian Bardou invite des personnalités vivant pour et par la nuit dans sa chronique hebdo « C’est reparty ». Il s’inspire aussi du clubbing queer dans son magnétique recueil de poésie Les garçons, la nuit, s’envolent (Lunatique, 2023).
Florian Bardou : « La nuit, c’est la marge, les souterrains, des constructions fantasmatiques »
Lire l'entretienEmmanuelle Lallement
Anthropologue et professeure des universités à Paris-VIII, elle a dirigé « Éclats de fête » pour la revue Socio-anthropologie (Éditions de la Sorbonne, 2018) et est intervenue dans les médias en tant que spécialiste de la fête à l’issue de la première année de Covid-19.
Emmanuelle Lallement : « La fête a été extrêmement importante pour la reconnaissance des communautés »
Lire l'entretienLES SCÈNES DE CLUB PRÉFÉREES DE...
Patric Chiha, réalisateur
D'EST de Chantal Akerman
Lire l'articleRobin Campillo, réalisateur
TWIN PEAKS de David Lynch
Lire l'articleJennifer Cardini, DJ
BASIC INSINCT de Paul Verhoeven
Lire l'articleLA VIDÉO
Montage : Nicolas Longinotti pour TROISCOULEURS
Image : (c) Cha Gonzalez pour TROISCOULEURS