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David Lynch raconte son rêve incroyable sur le débarquement en Normandie
- Léa André-Sarreau
- 2020-06-10
Un songe éveillé dans lequel le réalisateur s’est vu dans la peau d’un soldat allemand abattu par un Américain, et qui pourrait constituer la base d’un futur film de guerre.
Mulholland Drive et Inland Empire vous ont toujours fait l’effet d’un rêve épais, d’une énigme dont la résolution s’évanouissait au réveil ? Rien d’étonnant. Pour notre part, on soupçonne David Lynch de puiser ses scénarios dans ses songes nocturnes. Justement, lors de son dernier bulletin météo quotidien prodigué depuis sa maison de Los Angeles où il est confiné, entre deux prévisions d’averses, le réalisateur a fait le récit de son dernier rêve éveillé, qu’on espère sérieusement voir adapté à l’écran.
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Et comme David Lynch ne rêve pas comme le commun des mortels, c’est le Jour J (aussi appelé « D Day ») qui a récemment occupé ses rêves – une expression désignant le 6 juin 1944, date à laquelle la Normandie vit débarquer les alliés américains lors de la Seconde Guerre mondiale. Héros de son propre rêve, Lynch s’est vu dans la peau d’un soldat allemand perdu et errant sur le plage, avant d’être abattu par un Américain. Comme cette histoire contient déjà en germe un potentiel scénario de film de guerre (genre dans lequel le réalisateur ne s’est jamais illustré), voire même un story-board qu’on visualise aisément, voici la façon dont Lynch, excellant conteur, la présente :
« J’avais 16 ans. Hitler avait commencé à recruter des garçons de plus en plus jeunes. Ma mère était si triste de me voir partir. Je me suis retrouvé à marcher ce jour-là, très loin des plages. Je me trouvais sur un terrain qui était constitué de petites dunes de sable. C’était très brumeux, nuageux et gris. Je suis monté sur cette colline et je portais mon fusil. En bas, dans le creux, un soldat américain a tiré avec sa mitrailleuse. J’ai été touché à l’estomac, j’ai lâché mon fusil et j’ai attrapé mon ventre. Je pouvais sentir ce sang chaud sortir. Ensuite, mon corps est devenu très, très chaud. Je me suis mis à genoux. Et les lumières se sont éteintes. » C’est officiel : on tient notre nouveau Il faut sauver le soldat Ryan (mais à la sauce Lynch, ce sera sûrement un peu plus perché).
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