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« Vivre, mourir, renaître » de Gaël Morel : le film romantique et fiévreux de la rentrée
- Raphaëlle Pireyre
- 2024-09-23
[CRITIQUE] Gaël Morel, découvert comme acteur dans les films d’André Téchiné, reconstitue le Paris des années 1990 et sa jeunesse passionnée confrontée à l’épidémie de VIH-sida. Présenté à Cannes première, Vivre, mourir, renaître est un beau mélo utopique sur l’amour fou.
Film de revenants, le septième long métrage de Gaël Morel ? Pas au sens strict, évidemment. Mais ce mélo sur les années sida analyse avec quelle vigueur la jeunesse réagit, chimiquement parlant, à la naissance (de l’amour, du désir, d’un enfant), puis à la mort.En trois parties qui enjambent une décennie par des ellipses franches, la force vive de la jeunesse est fauchée par la maladie, puis sauvée par la découverte de la trithérapie.
La fresque raconte l'histoire de Sammy, trait d’union puis chaînon manquant entre sa femme Emma et son amant Cyril, séropositif. Photographe inspiré par la figure d’Hervé Guibert, Cyril documente la folie festive parisienne des années 1990, sous le regard de marraines bienfaitrices interprétées par Amanda Lear et Elli Medeiros, qui font chacune une apparition dans le film.
L’alchimie entre les trois merveilleux acteurs Lou Lampros, Victor Belmondo et Théo Christine reflète l’idéal de ce trio, qui détourne les lois du marivaudage pour inventer un amour moderne, profitant des derniers éclats de bonheur dans le soleil de la côte amalfitaine. Vivre, mourir, renaître déjoue la fatalité du mélo à travers l’ironie de cette question : comment vivre vieux quand on a cru qu’on était voué à mourir jeune ?
Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel, ARP Sélection (1 h 49), sortie le 25 septembre