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« Une vie rêvée » : Morgan Simon règle ses contes en famille

  • Laura Pertuy
  • 2024-08-30

[CRITIQUE] Le deuxième long métrage de Morgan Simon est un vertige, le récit d’un amour qui ne sait pas bien où se loger et tourbillonne en une névrose. Il fait le portrait d’une quinquagénaire déclassée qui repense, en creux, son positionnement politique.

Nicole (Valeria Bruni Tedeschi), la cinquantaine, habite une HLM de la banlieue parisienne avec son fils, Serge (Félix Lefebvre), étudiant en biologie. Surendettée, elle peine à retrouver du travail et alimente une haine envers sa propre personne : cercle vicieux qui lamine leur relation. Le soir de Noël, l’amour débordant qu’elle porte à son enfant, tout comme l’aridité de sa situation financière l’amènent à lui faire un cadeau délirant…

A ses personnages écorchés vifs, Morgan Simon – qui signait en 2016 l’électrisant Compte tes blessures au sujet d’un jeune chanteur en conflit avec son père – donne un endroit où s’épancher, une toile où se réinventer malgré un contexte sociopolitique âpre.

Patient, le film prend le temps d’un réenchantement et des allures de conte, proposant des cadres plus amènes pour ses personnages, et s’emploie à redistribuer la lumière dans le nouveau souffle que Nicole puise au creux d’un dialogue impromptu, dans l’espoir, terriblement contemporain, d’un vivre-ensemble. S’y percutent, le cœur grand ouvert, Valeria Bruni Tedeschi, Félix Lefebvre et Lubna Azabal, sous une direction d’acteurs qui n’a peur ni des gouffres de tristesse ni des sommets de liesse.

Une vie rêvée de Morgan Simon, Wild Bunch (1 h 37), sortie le 4 septembre

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