- Critique
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« Teddy » : le cri du loup-garou
- Marilou Duponchel
- 2021-06-28
Après « Willy 1er», Ludovic et Zoran Boukherma racontent à nouveau le rêve d’émancipation, d’intégration et de revanche sociale d’un garçon, cette fois-ci dans l’écrin d’une chronique adolescente sensible qui épouse à merveille les codes du film de loup-garou.
Teddy est à l’écart parce qu’il est déscolarisé, qu’il écoute du hard-rock et n’a d’autre ambition que de construire une maison avec celle qu’il aime. Proche de décrocher le bac, Rebecca, elle, est prête à quitter leur bled perdu des Pyrénées. La nuit, le garçon se transforme en loup-garou…
Avec ses gueules tout droit sorties des films de Bruno Dumont, son goût pour le laid et le beau, son ton (faussement) farceur, Teddy, deuxième opus des frères jumeaux Boukherma, âgés seulement de 29 ans, pourrait faire redouter une étrangeté et une fantaisie surfaites. S’il cultive comme son aîné, Willy 1er, premier long métrage coréalisé avec Marielle Gautier et Hugo P. Thomas en 2016, une appétence pour le kitsch, le film évite tout opportunisme qui lui ferait renier son sujet et ses personnages atypiques.
Comme si les jeunes cinéastes, ultra conscients de l’imagerie et des fantasmes de leur univers gavé de références (Dumont donc, mais aussi Gregg Araki et les frères Coen), l’installaient solidement pour mieux faire jaillir, de son vernis outrancier et très branché, un regard aiguisé sur des questions aussi vastes, et ici très incarnées, que celles de la marge, de l’exclusion, de la masculinité toxique, de l’abus de pouvoir et des mécanismes menant à l’extrémisme.
Gregg Araki, toujours no future
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: Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma, The Jokers (1 h 28), sortie le 30 juin