Cycliste en fin de course, Oshima fait appel à un coach pour gérer ses colères. Pêcheuse en mer, Nagisa, la trentaine, noue un lien fort de complicité avec un vélo usé qu’elle trouve par hasard sur la plage. La jeune Sunako est curieuse par rapport à la démission de son collègue Hiroshi du chantier naval. Elle le suit alors qu’il se fait embaucher chez un glacier…
Le vélo est le point commun entre ces trois histoires croisées : le spectateur embarque sur la selle et roule entre elles, arpentant un espace insulaire ensoleillé qui change d’atmosphère selon l’élan pris par les personnages. Avec Oshima, ce serait plutôt un mouvement de freinage : au seuil de la retraite, la mélancolie le prend. Sunako est au contraire tout à sa fougue, à son désir d’aventure dans la ville de Tamano.
Pour Hiroshi, c’est plutôt une envie de fuite, de départ ailleurs. Avec une volonté manifeste de rendre compte de cette ville portuaire dans une veine documentaire, Tetsuishiro Tsuta se plaît surtout à la ré-enchanter, dans un registre plus fantastique. Le cinéaste regarde ces différentes trajectoires avec le même plaisir de la déambulation, du flottement.